Un titre accrocheur, voire racoleur. Une quatrième de couverture "palpitante" qui incite à acheter. Il est vrai qu'elle est faite pour cela. Je connais la rengaine, je sais que je peux me faire berner mais j'achète quand même. Et encore une fois, un vrai décalage entre ce que laissent entendre le titre et la quatrième de couverture et ce qui est réellement raconté.
On ne peut pas vraiment parler d'escroquerie mais ce récit n'est pas aussi palpitant qu'on veut nous le faire croire. Je m'attendais à un tueur en série atroce, féroce non que Larry Hall ne le soit pas. Il a commis des crimes horribles mais de là à évoquer le diable!! Il y a un grand pas qui a été vite franchi. Trop vite! C'est juste un pauvre type effacé par la narration nerveuse, pète-sec et arrogante de James Keene, le prisonnier chargé de lui faire avouer ses meurtres. C'est plus sa vie à lui qui est mise en avant que celle de Larry Hall. L'évocation de l'Amérique profonde, la démythification du tueur en série et, partant, du VICAP _ qui n'est pas aussi efficace que les séries télévisées américaines nous le serinent à longueur de temps_ sont agréables à lire, certes. Le style est sans fioriture et va à l'essentiel. C'est aussi ce qui fait que l'on accroche. C'est un des atouts du livre mais aussi l'une de ses faiblesses car il manque de profondeur et ne tient pas vraiment ses promesses. On n'a pas peur; on ne frissonne pas devant cette pathétique figure du mal. C'est terrible à dire mais l'Amérique a engendré des tueurs autrement plus démoniaques. Voilà ce que l'on peut reprocher à cet ouvrage: un discours hyperbolique qui retombe comme un soufflet une fois le livre fermé.