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[Critique Cinéma] Une nuit

Par Gicquel

Un flic au cœur de l’action, étroitement surveillé par ses copains de l’IGS. Décidément, c’est dans l’air du temps. On pense d’emblée à Marshall, mais très vite on passe à autre chose. Ce flic, un solitaire de la mondaine, ne travaille que la nuit. Il visite les bars à putes, les tripots mal famés, et les boîtes. Son job c’est de maintenir la paix dans ce cloaque de perdition afin de glaner de précieux renseignements.
Chaque soir, un chauffeur qu’il ne connaît pas, l’accompagne dans sa déambulation. «  C’était sur mon tableau de service » lui répond Laurence, à la question que vient de lui poser le commandant Weiss, un peu surpris par la présence de cette femme, à ses côtés.

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Ceci dit, il ne change rien à ses habitudes et la jeune policière doit accepter sans broncher son étrange manège auprès des princes de la nuit, malfrats et autres dealers . Un témoin à part entière , à l’égal du spectateur sollicité de la même manière, par le jeu de dupes que Weiss entreprend de mener , tambour battant, une nuit , toute une nuit .
Nous voilà prévenus : une fois la caméra bien en main, Philippe Lefèbvre ne lâche plus sa proie. Il faut s’atteler à ses basques, dès la première seconde, pour ne pas s’égarer dans ce monde interlope, où les voyous côtoient les gens de la chancellerie.  Le cinéaste est monstrueusement au cœur de son sujet. Tel le petit poucet de la fable, il sème de petites énigmes, puis de  petits indices et nous trimballe de ci de là dans une histoire qui peu à peu, se construit, sans jamais totalement se dévoiler.

[Critique Cinéma] Une nuit

Elle nous tient en haleine, imprévisible,  hors d’atteinte des schémas classiques.  D’un bon polar on passe à un excellent film noir ; action et réflexion, indissociables. La mise en scène tendue, hyper-réaliste  est aussi contagieuse. Pour le spectateur et les acteurs tout à fait conformes à l’esprit de la réalisation. Roschdy Zem , bien évidemment , le personnage incarné de cette folle dérive nocturne, totalement habité par une force tranquille, intérieure, qui ne s’exprime vraiment que par quelques rictus ou sourcils interrogateurs.Sara Forestier , tout aussi parfaite dans son rôle d’accompagnatrice. Et puis Samuel Le Bihan , et Richard Bohringer , lumineux, dans un tout petit rôle, mais quel rôle, quelle classe !


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