Comme souvent pour ce genre d’album, l’approche doit se faire avec beaucoup de tact, car il est fréquent que l’on ne soit guère convaincu par l'ensemble. Et malheureusement force est de constater que celui-ci ne déroge pas à la règle. En effet, malgré la « patte » du maitre qui envoute chaque titre, il est indéniable que si l’on additionne les différentes périodes durant lesquelles les morceaux ont été produits, le genre de la source ainsi que les objectifs multiples qui ont motivés la réalisation de chacun d’entre eux, il en résulte un manque d’unité flagrant. Même lorsque cette unité prend forme par moment, elle se voit fatalement réduite à néant par l’insertion des morceaux remixés par les amis du DJ. Ceci se vérifie une première fois après les excellents trois premiers titres sur le remixe de "Tide" par Efterklang. La principale conséquence de ce constat pour l’auditeur est l’apparition d’une lassitude grandissante au fil de l’écoute. Un autre problème récurant qui habite chaque disque de reprises ou de remixes et l’inéluctable comparaison faite avec les compositions dont les titres sont tirés. Et sur ce disque, c’est là que pour nous le bas blesse, car les morceaux qui arrivent au niveau de l'original sont plutôt rares. Toutefois, lorsque l’un d’eux parvient à nous faire oublier sa source, le bonheur nous envahit. Et les quelques perles que cet album contient deviennent bien évidemment indispensables. Car il convient de ne pas oublier que nous avons à faire à un artiste de génie qui n’a plus grand choses à prouver. "Tide (Alternative Instrumental Version)", "The Answer" ou "Raincoats" sont d’ailleurs là pour nous le rappeler. Tout comme "Sycamore Felling" ou "Neverglade (UNKLE Surrender Sounds Session #16)" nous prouvent qu’il a d’excellentes fréquentations.
Cependant, Il apparait clairement que le résultat de ce regroupement est ma fois en dessous de ce dont est capable Trentemøller. Et ce jugement est aussi dû au fait que sa principale erreur réside dans le format du disque. REWORKED/REMIXED aurait gagné en efficacité s’il avait été plus court, s’il n’avait eu qu’un CD au lieu des deux qu’il contient ou si les titres avaient été ordonnés de manière à retrouver les remixes du danois sur le premier et ceux des autres artistes sur le second.
Alors, il est probable que l’on nous fustige pour ces quelques lignes, que nous soyons accusés d’avoir de la merde dans les oreilles par ceux qui considèrent ce disque parfait comme il est. Soit, mais il est impératif de se rendre à l’évidence que nous avons là un double album qui sera plus souvent utilisé comme fond sonore et qui ne sera que très approximativement écouté. Mais n’est-ce pas là, la principale caractéristique propre à toute compilation ?