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Deux collections visibles à Paris (1)

Publié le 07 janvier 2012 par Marc Lenot

Deux collections visibles à Paris (1)Deux expositions parisiennes de collections privées, fort différentes. D’abord, celle de Thomas Olbricht à la Maison Rouge (jusqu’au 15 janvier) porte la marque d’un homme qui veut démontrer, prouver, tisser des liens entre art contemporain et art classique, liens parfois pertinents, mais souvent lassants, artificiels ; dès l’entrée le ton est donné, avec cette volonté affichée de définition : antimoderniste ou post-post-moderniste ?

Il y a là d’excellentes pièces, à commencer par, dans le couloir d’entrée, la série des Brown Sisters de Nicholas Nixon, toujours bienvenue quand on veut parler du temps qui passe, de la mort prochaine (quand ne seront-elles plus que trois ?). En effet, ici, beaucoup d’œuvres sur la mort, sur la violence, sur les cabinets de curiosité et les memento mori et les vanités, sur l’unheimlich aussi. Mais on frôle l’overdose : trop d’œuvres, trop de chapitres, trop de revisites. On se lasse un peu de voir le Christ remplacé par un jeune punk ( ?) dans une piétà de Marianna Gartner, Lucrèce (de

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Cranach) modernisée et tatouée par Jean-Luc Moerman (ci-dessus) ou Saint-Antoine blanche-neigisé par Wolfe von Lenkiewicz. On s’amuse un moment de voir les transpositions de l’ancien au moderne, chez Pierre et Gilles, Laurent Grasso , Georges Condo ou Julie Heffernan, ou les transformations de médium : les Chapman avec Goya, Johanna Karlsson avec Jacques Callot ou Vik Muniz avec Capa.

Deux collections visibles à Paris (1)
Alors, on oublie peu à peu le discours un peu pesant, et on regarde de belles œuvres, sans trop se laisser influencer par le déversement de signification, de correspondance, d’interprétation. Et, l’esprit libre, on ressort avec le souvenir d’un Marlène Dumas d’une noirceur dentelée, d’un Désirée Dolron diaphane et mystérieux, d’un Polke essentiel, d’un Christ absent de Thierry de Cordier dans un grand cadre doré d’église, et, découverte, de la Cène de Helmut Stallaerts, où les Douze sont des portraits tombaux sur céramique, retouchés, voilés, effacés,
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oblitérés. On aurait pu faire une belle exposition avec moins, moins d’œuvres et moins de discours ; c’est un peu dommage.

Vik Muniz étant représenté par l'ADAGP, la photo de son oeuvre sera retirée du blog au bout d'un mois.



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