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Cool dimanche 45 : Docu - Que pense la presse étrangère de Nicolas Sarkozy ?

Par Plumesolidaire

 

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Le 23 décembre le jour des obsèques de Vaclav Havel, Le Monde publiait un article intitulé : "Vaclav Havel, portrait intellectuel d'un penseur du post-totalitarisme".

Quel pourrait être le titre du Monde le jour des obsèques de Nicolas Sarkozy ?

"Portrait idéologique d'un agitateur pré-totalitaire"  ? ou "Portrait d'un militant  néo libéral sécuritaire" ? "Portrait d'un artisan du délittement de l'Etat républicain" ? "Portrait d'un démagogue communicationnel" (dixit Marcel Gauchet) ?

Ce documentaire exerce la même fonction que celle de la communication sarkozienne : il clive.

A l'envers.

La charge ne vient pas du terroir métropolitain; elle vient de dehors des frontières, d'observateurs professionnels étrangers dont le métier est de travailler en proximité avec les politiques, en France.

Du coup, ceux qui dès 2002, dont je suis, ont pressenti les relents de démagogie sécuritaire du Ministre Sarkozy, puis les ont vus s'épanouir de manière décomplexée par la suite, se sentent aujourd'hui un peu moins étrangers dans leur citoyenneté : dans la profondeur de leur sensibilité républicaine, et dans leur action de Résistance. Bien au-delà des indignations verbales d'ici et si authentiquement courageuses ailleurs.

A lire les commentaires qui suivent l'article : il y a les pour Sarkozy, complètement; et les contre Sarkozy, complètement.

Ce président nous contraint en permanence à adhérer sans nuance à ses principes, ou à nous y opposer sans nuance. C'est une manière de despote, qui entend rester au-dessus des citoyens en tentant de maîtriser et de rythmer la gestion de l'agenda médiatique.

Je partage les réflexions de la presse étrangère concernant tant la personnalité que l'homme politique.

Nicolas Sarkozy n'est pas un "fasiste". C'est un enfant qui a grandi dans la pauvreté au milieu d'enfants gâtés. Sans jamais en sortir. Les enfants gâtés veulent souvent soumettre leur entourage pour satisfaire leurs caprices. Nicolas Sarkozy est un l'enfant Roi devenu Président de la République. Son don exceptionnel pour la communication politique (propagande) et son besoin insatiable d'être admiré, l'ont naturellement conduit à s'entourer de soutiens qui le servent avec une admiration sans borne.

Mais lui et sa garde rapprochée - sa Garde Nationale(iste) - nous ont déjà en partie conduits à marche forcée, profitant opportunément de l'accélérateur puissant qu'est la phase récente de la crise économique mondiale -  et de la récession qui frappe maintenant à notre porte -, au séparatisme social et économique. 

La presse étrangère n'est pas tendre avec lui; et c'est bien tout ce qu'il mérite.

Mais elle sait aussi reconnaître ses quelques réussites.

Un homme qui m'oblige à partager ses idées, ses conduites, ses décisions, en verrouillant le débat sans laisser d'espace permettant d'influer ses positions, ou m'ignore en me tournant le dos avec mépris, ou encore tente de me rouler dans la farine**, n'est pas inspiré par les principes de la démocratie mais par les techniques de management.

Et c'est bien dommage, car cet homme impulsif a aussi mis en oeuvre  quelques réformes de bon sens et d'intérêt général  qui ont porté leurs fruits. Mais elles se noient dans l'océan des promesses non tenues, les échecs des réformes à contresens, les rétropédalages, les scandales, et ces nuages toxiques pour la démocratie française que sont lois électoralistes inspirées par la Droite Populaire.  

Sa politique intérieure essentiellement fondée sur les idées et une législation  de pénalisations, de dénonciations de différentes parties de la populations (françaises et étrangères), d'exclusions, de réductions (budgétaires), d'enfermement, d'instrumentalisation*, de manipulations; couvrant la corruption,  les "fromages de la République" et tendant au  népotisme (le "Prince Jean", annulation de la nomination de Dominique Tibéri à Bercy  par le Conseil d'Etat...)...est une tentative de reprise en mains à  coloration autoritaire .

Un version française du néo conservatisme américain.

Moi aussi j'ai été un enfant gâté.

Mais j'ai mal tourné : je veux encore que ça bouge dans le sens du partage et de la solidarité par les actes.

Je suis un voyou.

Que 2012 nous préserve du mauvais génie des enfants gâtés.

* grève des personnels de sécurité de l'aéroport CDG, génocide des arméniens...

** "Les centristes c'est comme le poisson : ça se pêche, ça se fait rouler dans la farine, (ça se  retourne) et on fait frire !" - Jacques Chirac

J'ai dit

Plume Solidaire

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Lire les commentaires sur Télé-Loisirs.fr

« Looking for Nicolas Sarkozy » est un documentaire réalisé par William Karel relatif à la perception internationale de la présidence Sarkozy à travers l'oeil de 18 journalistes étrangers. Il fait couler beaucoup d'encre depuis sa diffusion.

Le documentaire est-il à charge, le principe du contradictoire a -t-il été respecté ?  Chacun se fera sa propre opinion

Que pensent les journalistes étrangers de notre Président ? Pour le savoir, il faut regarder Looking for Nicolas Sarkozy  (...). Ce documentaire de William Karel propose un regard nouveau sur le Président français. En effet, il ne s'agit pas simplement d'un documentaire sur le Président, mais plutôt sur l'image qu'il renvoie à l'étranger. Ce film tourné grâce à la collaboration de dix-huit journalistes montre ce que représente Nicolas Sarkozy au delà des frontières françaises. Tous en postes à Paris, les reporters interrogés ont une vision ambivalente du chef de l'Etat.


Ce documentaire revient sur plusieurs moments importants du mandat de Nicolas Sarkozy. De la présidence de l'Union Européenne, à la chasse des Roms en passant par sa vie sentimentale mouvementée, le Président fascine et intrigue bien au delà de l'Hexagone.
Documentaire a été diffusé sur Arte le mercredi 21 décembre 2011 à 20h40.




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