Magazine Cinéma

Cours toujours dennis

Par Rob Gordon
Cours toujours dennisInconnu en France, le réalisateur Jean-Baptiste Andréa a au moins le mérite d'être à l'origine de la rencontre entre David Schwimmer et Simon Pegg, sur le tournage de son deuxième film. S'entendant comme larrons en foire, les deux hommes se sont vite déniché un projet commun, véhicule idéal pour la bouille de Pegg et occasion parfaite pour Schwimmer de réaliser son premier film. Les deux s'en sortent avec les honneurs, même s'il était légitime d'attendre plus de fous rires de ce Cours toujours Dennis peinant à dépasser les frontières du film dit sympathique.
Pas tout à fait la pantalonnade américaine à laquelle on pouvait s'attendre, Cours toujours Dennis ressemble davantage aux comédies sociales dont les britanniques sont les spécialistes, et en particulier The full monty : pour garder la face auprès d'un fils qu'il voit peu et tenter si possible de reconquérir son ex-femme, un loser fauché se lance un pari complètement stupide. Si Robert Carlyle et sa bande s'étaient mis en tête de devenir chippendales, il s'agit ici de se préparer pour le marathon en trois semaines lorsqu'on a pour seules passions la clope et la bière. Les deux films ont les mêmes caractéristiques : très drôles par instants, ils vous donneraient presque le bourdon s'il n'y avait cette distribution énergique et irrésistible. Avec moins de matière à défendre que dans les films d'Edgar Wright, Simon Pegg montre son aisance totale dans tous les registres. Hank Azaria campe un joli connard comme on aime à les détester. Quant à Dylan Moran, la révélation du film, il est la parfaite incarnation de l'ami souvent consternant mais dont on ne peut se passer.
La bonne nouvelle, c'est que le scénario nous épargne la construction ternaire « doutes / montée en puissance / épreuve finale » inhérente au genre, pour pratiquer allègrement l'art de la digression et nous mener vers un final aussi incongru que fédérateur. Le tout efficacement filmé par David Schwimmer, qui vient de passer sans encombre sa première étoile de réalisateur et peut désormais songer à enclencher la vitesse supérieure.
6/10

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rob Gordon 109 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines