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Toi aussi payes ton Ikea

Publié le 08 janvier 2012 par Princesse101

Le verdict est tombé. Tu as besoin d'une armoire et d'une bibliothèque. En bonne internaute que tu es, tu as préparé pendant 3 jours ton achat sur internet en surfant  jusqu'à la mort, c'est à dire jusqu'à temps que Google ne t'affiche plus que des pubs d'armoire. Sur chaque page. Jusqu'à l'overdose. Et bien sûr, tout ce surf pour rien, puisque c'est de toutes les façons chez IKEA que tu te retrouves. Comme tout le monde. Yalaa. 

Donc, tu arrives à caser tous tes enfants à une âme charitable, parce que tu as déjà appris à tes dépends qu'il ne faut pas amener tes enfants à Ikea même si le menu kids  bio est à 2,50€ et blablabla.  Et même si t'en as juste pour une minute parce que tu sais exac-te-ment ce que tu veux. C'est bien, tu as grandi, tu sais des choses maintenant. Ou pas. 

En voiture simone. Tu braves les embouteillages pour la bonne cause, tes ASTVIK et tes EFFEKTIV t'attendent dans leur carton, chez le champion du monde de l'aménagement du Studio de 14m². C'est cool la voiture sans les enfants, tu peux mettre Nostalgie au lieu de Fun et tu peux chanter à fond avec Cloclo. T'es de bonne humeur.

T'es rendue à bon port, mais il faut quand même que tu arrives à te garer, le parking est gratuit, mais c'est comme aux chaises musicales, et toi visiblement tu perds toujours aux chaises musicales. Mais c'est bondé ici ! C'est fou comme on a tous besoin d'un EKTORP, d'un FRAKTA ou d'un MULA. 

Allez, tu passes les portes tournantes géantes, et tu te retrouves dans le parcours labyrinthe subtilement aménagé où chaque tour et détour doit être optimisé selon le mythe du studio idéal mais aussi celui du ROI. Pas grave, tu aimes IKEA d'amour. Il nous a sauvé du néant il y a 25 ans. Mais je te parle d'un temps que les moins de 20 ans ... Tu passes limite en courant et en zigzagant parmi des dizaines de poussettes hurlantes, et des dizaines de femmes au bord de l'accouchement, parfois même les deux combinés, ça te rappelle de bons souvenirs. Ou pas.

Toi t'es maligne tu sais exactement ce que tu veux, un ASTVIK et un EFFEKTIV. Tu l'as même noté sur un bout de papier que tu ne retrouves plus. Mais malheureusement, par précaution et expérience, tu as pris un grand sac jaune au cas où tu croiserais un bocal DROPPAR ou un bougeoir STRANGNAS dont tu ne sais pas encore que tu as besoin. Tu viens de mettre le doigt dans un engrenage infernal, mais tu le fais quand même. Tu es une ikénaute exemplaire ma foi.

Arrivée au bon studio de 14m², malheur, il y a whatmille personnes qui attendent leur fiche de retrait de marchandise devant le Monsieur Jaune des ASTVIK et des EFFEKTIV. Pas grave, t'es sage, et tu fais la queue tranquilou avec ton sac jaune qui a déjà des ciseaux vendus par 5, et cuillères en bois vendues par 7. C'est vachement important les ciseaux, on n'en trouve jamais à la maison quand on en cherche. Les cuillères en bois aussi. Youpi c'est à toi, ton petit papier imprimé dans les mains, tu continues ta déambulation dans le dédale des mini apparts parfait. Théoriquement direction la caisse. Tu payes, tu sors. Ouaip. Théoriquement.  

PAF. Un matelas à 36€ te regarde. Mais oui ! C'était ça que tu devais acheter aussi depuis des mois que l'autre se déchire et vomit sa mousse ! Heu-reu-se-ment que tu t'en es souvenue avant la caisse ! Vite, fais ta queue au Monsieur Jaune des matelas, qui sournoisement te refile une fiche de Retrait de Marchandise au Rayon Libre service AVANT les caisses en tout point identitique à la Fiche de Retrait de Marchandise APRES les caisses. Toi tu ne sais pas encore, tu trottines encore innocemment dans les allées, mais il va t'arriver une grosse boulette.

OH mais dites donc,  au rayon enfant, tu tombes devant des STUVA et des GRUNDLIG 3 fois moins chers que tes ASTVIK et tes EFFEKTIV, et qui feront très bien l'affaire. Qu'à cela ne tienne. Tu déchires ni vu ni connu ta première fiche durement gagnée, et tu refais la queue parce qu'il y a encore whatmille personne devant la Madame Jaune des STUVA et des GRUNDLIG. Elle s'occupe bien de toi, elle te coche tout tes désirs sur ta feuille multicolore et t'entoure les allées où tu dois aller prendre toi même tes cartons. Ouf c'est bon. Tu viens d'économiser au moins tout le contenu de ton sac jaune et de ton matelas que tu ne pensais pas acheter. T'es une winneuse. 

Tu descends enfin, dans le dédale organisé minutieusement du libre service de tous les dangers, celui des bocaux, des vases, des poeles, des serviettes en papier, des mini plantes, qui viennent alourdir inconsidérement ton sac jaune. Bref. Tu résistes tant bien que mal à une tentation sur deux. Et tu arrives devant le hangar géant du libre service des cartons. Tu as des palpitations cardiaques quand tu déboules dans l'allée 23 pendant que tu cherches l'emplacement 04, puis le 12, puis le 17.... C'est pas le moment de te planter, tu pourrais rentrer chez toi avec n'importe nawak. 

La vache c'est lourd ! Mais tu es une femme de l'an 2012, tu sais tout faire. Tu accumules les cartons d'armoire en kit sur ton chariot tant bien que mal, et tu te diriges vers les caisses. Ah non, d'abord tu DOIS aller jeter un coup d'oeil au coin BONNES AFFAIRES, par principe. Tu résistes à un fauteuil TORBJORN à prix bradé parce que tu n'es pas sûre de pouvoir le caser dans ta voiture. Bon, allez, tu choisis ta file de caisse. Puis tu changes une fois. Puis tu changes encore, tu reviens à la première file. T'as encore envie de changer, mais trop tard, maintenant il y a des gens et des chariots derrière toi. 

Mon dieu que c'est long. Les 12 minutes d'attente annoncées se multiplient par 3. Pas grave. Tu n'as pas d'enfant qui hurle dans une poussette, ni de contraction de pré-travail. Tu es cool. Tu fredonnes du Julien Clerc. Feeeeeemmmmes, je vous aiiiiiime. Hourra. Tu arrives devant la caissière. Il y a maintenant 20 personnes avec 20 chariot et 20 sacs jaunes derrière toi. La caissière scan tes  STUVA et tes GRUNDLIG pis lève la tête et te regarde : madame, il est où le matelas dont j'ai la fiche entre les mains. Euh. Gros blanc. Ben je croyais que c'était au retrait marchandises ? Ah non madame, c'est au libre service. Re gros blanc. 40 yeux te fixent par derrière. Ton dos frémit. La sueur perle sur ton front. Oh c'est pas grave madame. Je l'ai oublié, je reviendrais. Ou pas. 

Punaise, t'as passé les caisses. Il te manque des trucs, mais c'est pas grave, limite tes vertèbres te remercient. Tu regardes les pauvres hères qui doivent encore aller faire la queue au retrait marchandises là où il y a la télé au plafond qui passe les Pokémon en boucle. T'es chanceuse finalement. Portes tes cartons d'enclumes à ta voiture. Tu ouvres le coffre, rabats les sièges. Soulèves tes briques. T'y es presque. Tu t'encourages. T'es une vraie femme. Yes you can. 

Nostalgie sur le trajet du retour. Gabrielle à tue-tête. Tu arrives, décharges sur le trottoir devant la file des voitures bloquées qui te maudissent. Tu sens les bad vibes. Tu trembles pour ton Karma. Punaise qu'est ce qu'il ne faut pas faire pour des STUVA et des GRUNDLIG. Allez. Un dernier effort. Tu sais quoi, le plus simple t'attend. Le montage. Je lole. 

IKEA


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