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Une série d'articles lucides sur l'adoption internationale

Par Kakrine
Une série d'articles lucides sur l'adoption internationaleLucides mais ...."raides", quatre articles québécois hyper-précis de Baptiste Ricard-Châtelain pour "Le Soleil" , sur le nouveau paysage de l'adoption internationale. Sans aucune illusion sur la difficulté de "l'exercice", que ce soit la difficulté de l'attente ou la difficulté renforcée de la parentalité adoptive, du fait de l'évolution du  profil des enfants adoptables. Une douche froide, mais réaliste et salutaire, avec plein d'exemples de pays, notamment asiatiques. Au moins, les choses sont dites! Je vous en cite ici les passages les plus marquants, mais n'hésitez pas à aller les lire (en cliquant sur les sources, tout en bas).
La fin de l'illusion du bébé parfait 
L'adoption internationale est devenue un interminable chemin de croix. Tellement, que Québec entend forcer les futurs parents qui rêvent de cueillir un poupon en des contrées lointaines à suivre une formation pour qu'ils sachent dans quel bateau ils embarquent. (voir à ce sujet le dernier numéro du SAI précisément sur la préparation à l'adoption ici ). Entre le fantasme du bébé parfait de quelques mois et la complexe réalité des enfants disponibles, il y a un monde d'illusions à déconstruire. (...)
La demande est toujours aussi forte, mais le nombre d'enfants jugés «adoptables» est en chute libre. Beaucoup de nouveau-nés trouvent maintenant une famille sur place, dans leur pays d'origine. Ces nations offrent donc aux adoptants de l'étranger de plus en plus de garçons et de fillettes plus vieux, souvent étiquetés «besoins spéciaux» (lire ici qu'ils cumulent des problèmes de santé physiques et psychologiques). " Il y a encore des bébés disponibles, mais ils sont rares et il faut attendre cinq ans, six ans. La plupart des enfants seront plus âgés, fréquemment en fratrie, parfois handicapés." 
«Il est de plus en plus important que les parents soient préparés» (...) «Le but, c'est d'allumer des lumières rouges pour que les gens puissent aller plus loin.» (...) «Il faut les outiller à devenir des parents d'exception», réclame le Dr Chicoine «Ça prend des compétences particulières et un gros portefeuille.» (...)
«On arrive à une sorte de cul-de-sac. Ce n'est pas rose du tout, lance-t-il. C'est complètement changé, le monde de l'adoption depuis quelques années. C'est vraiment un autre monde.»
Malgré tout, le projet d'adoption demeure tout à fait réalisable, tempère le Dr Jean-François Chicoine. Les défis sont certes nombreux. «Ce qui n'empêche pas de super belles histoires.» (...)
 «Ils ont les mêmes besoins que les autres enfants, mais ils ont des "options" supplémentaires, ils ont besoin d'un entretien spécialisé.», précise  Johanne Lemieux. «Ils ont été en malnutrition générale - affective, alimentaire, sensorielle -, ces enfants.»
«Le mythe que les bons soins et de l'amour règlent tout, c'est faux et archifaux», explique Johanne Lemieux. «Il faut que tu sois conscient que ça va prendre des connaissances supplémentaires pour soigner les blessures invisibles. [...] Ils vont avoir besoin de parents particulièrement disponibles et "connaissants".»
Des délais qui s'étirent
"J'ai de la difficulté à encourager des gens qui veulent adopter qui sont en début de processus. [...] Il faut être fait fort pour passer à travers.»Le moins que l'on puisse dire, c'est que la présidente de la Fédération des parents adoptants du Québec, Claire-Marie Gagnon, en a gros sur le coeur. (...). Les pays pourvoyeurs donnent maintenant la priorité à l'adoption locale au risque d'héberger les enfants plus longtemps en institution. En gardant leur progéniture à la maison, ils espèrent, notamment, préserver la culture des petits. «C'est quoi, la culture d'orphelinat? Il n'y a pas de culture dans un orphelinat», dénonce Mme Gagnon.
Le nombre d'enfants disponibles diminue, les délais s'étirent. Les adoptants plus patients poireautent donc des années pour accueillir un bébé. «Après cinq années, ce n'est plus le même couple qui va arriver avec un enfant. Pendant cinq ans, ils ont bloqué tous leurs projets pour attendre cet enfant-là. [Et], c'est rendu dans les 30 000 $. Quand les enfants finissent par arriver, les parents sont déjà au bout de leurs ressources.»
Les adoptants plus pressés s'ouvrent aux enfants «à besoins spéciaux»; ils sont handicapés, plus vieux, en fratrie ou malades. Ici, l'attente est réduite. «Les enfants qui sont offerts, ce sont des enfants dont les pays ne veulent plus ou dont ils ne peuvent s'occuper», déplore Claire-Marie Gagnon. Notre interlocutrice convient qu'adoption internationale rime toujours avec défis. «Mais il y a des défis insurmontables. Certains sont des puits sans fond d'exigences, de demandes, de soins.»
«Ce qu'on nous demande, c'est d'être beaucoup plus des professionnels de la santé. [...] On demande aux adoptants, maintenant, d'être des aidants naturels pour les enfants de l'étranger et d'être des thérapeutes parce qu'on impose des enfants avec des défis de plus en plus grands, évalue-t-elle. "

Enfin, "pas simple de démystifier les bouleversements qui ballottent le monde de l'adoption internationale et chamboulent les aspirations des parents en devenirEn résumé, les 4 contraintes pour les futurs parents :
1. l'application de la convention de La Haye dans toujours plus de pays, ce qui génère des "ralentissements importants."
2. Le niveau de vie croît dans les pays d'origine, les abandons d'enfant sont donc de moins en moins nombreux. Et des couples de ces contrées ont maintenant les moyens d'adopter. En plus, la hausse du niveau de vie est corollaire du recours à la contraception. (...)
3 Peu de pays acceptent l'adoption internationale, et dès qu'un pays pourvoyeur se referme, c'est l'engorgement assuré chez les autres.
(...)
4. Des critères  nombreux pour restreindre l'admissibilité des adoptants.(...) "

Sources: Cyberpress/LeSoleil, Cyberpress/LeSoleil, Cyberpress/LeSoleil, Cyberpress/LeSoleil

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