Magazine Culture

Au commencement était le verbe…

Publié le 11 janvier 2012 par Stéphan @interpretelsf

Tout comme Jésus-Christ qui nous mettait en garde contre les charlatans et autres faux prophètes, “gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtement de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs” Matthieu 7:15, il faut se méfier des “faux interprètes” en langues des signes française.
Ce n’est pas parce qu’une personne est placée dans le coin d’un écran de télévision qu’il faut en déduire que c’est un interprète en LSF.
En ce domaine il n’y a pas de miracle, être interprète c’est un métier qui s’apprend et devoir le répéter sans cesse relève du chemin de croix pour nous autres professionnels.

La preuve ci-dessous.

.
Cette jeune fille transfigurée en haut à gauche n’est évidemment pas une interprète en langue des signes d’ailleurs elle ne s’exprime pas en LSF mais dans un français signé de très mauvaise qualité.

Cela n’est guère charitable mais, si je coupe le son et que je traduis les 30 premières secondes cela donne : “Content vous voir mon rendez-vous dimanche L octobre dans l’église P O C C là ensemble toi je réponds mets en garde évolution, mets en garde évolution mot église cherche question réponse …”.

Je m’arrête et même si on m’a appris qu’avant de voir “la paille qui est dans l’oeil de ton frère, n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton oeil ?” Matthieu 7:3  comment ne pas s’offusquer d’un tel résultat. Il aurait mieux valu relire et méditer l’épître de Paul aux Corinthiens : “s’il n’y a point d’interprète, qu’on se taise dans l’Église, et qu’on parle à soi-même et à Dieu” 1 Cor 15:28.

Surtout, et plus sérieusement, pourquoi se permet-on publiquement de malmener ainsi cette langue (des signes) ? N’est-ce pas là humilier une communauté, une culture ? Accepterions-nous que notre propre langue soit interpréter avec tant de fautes dans un jargon aussi incompréhensible ? Peux-t-on imaginer voir à la télévision une traduction d’un si piètre niveau vers l’anglais, l’espagnol ou le chinois ?
On peut en douter et, contrairement à Ponce Pilate, il ne faut pas s’en laver les mains (Matthieu 27:24), mais affirmer que ce n’est pas mieux que rien mais que c’est pire que tout.
Il faut en outre cesser de croire que l’interprète en langue des signes est une “âme charitable” qui prête son concours à une situation où les intervenants se comprennent mal. Son rôle, son métier est de permettre les échanges de pensées, en transmettant fidèlement dans une langue un message prononcé dans une autre.

Ou bien, choisissons la solution radicale mise en œuvre par le Christ : “On lui amena un sourd, qui avait de la difficulté à parler, et on le pria de lui imposer les mains. Il le prit à part loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et lui toucha la langue avec sa propre salive; puis, levant les yeux au ciel, il soupira, et dit: Ephphatha, c’est-à-dire, ouvre-toi. Aussitôt ses oreilles s’ouvrirent, sa langue se délia, et il parla très bien”. Marc 7:32-35.



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Stéphan 19090 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte