Ce n’est pas le quatrième album de Da Silva que voilà, mais un nouvel album, La Distance. Le chanteur a mis les compteurs à zéro, il a quitté son ancienne maison de disque, Tôt ou Tard, avec qui il a fait trois albums, pour tout recommencer chez PIAS. Et ce n’est sûrement pas une mauvaise chose, puisqu’avec le recul, on se rend compte que ses albums étaient peut-être un peu trop semblables.
Si son précédent album, La Tendresse des fous, contenait de jolies mélodies, Le Carnaval en tête, celles-ci s’évaporaient vite avec le temps.
La mise en ligne du nouveau single de La Distance, Les Stations Balnéaires, il y’a quelques semaines, avait annoncé la couleur : Da Silva change d’horizon. J’avais déjà évoqué mon coup de coeur au sujet du clip à l’ambiance urbaine dévastée et aérienne.
Le titre est plus direct, plus puissant aussi. Les mélodies sont plus mécaniques, mais pas moins entrainantes. J’ai toujours aimé ses textes ; ceux de cet album semble beaucoup plus ciselés. Alors qu’avant Da Silva griffonnait plusieurs textes sur des bouts de papiers, pour cet album il s’est tenu d’écrire un texte après l’autre uniquement.
Tu penses que je suis étanche mais tu penses mal ma belle
Tu penses que je danse à chaque pas chassé
Mais je tangue et je tangue, les bottes chaussées
Je glisse certains soirs jusqu’à la nausée.Tout me traverse, tout me transperce
Je ne rentre plus je tombe à la renverse
Au milieu d’une autoroute je ne connais pas les aires
Les stations de repos, les stations balnéaires
Tout me traverse, tout me transperce,
Je tombe à la renverse.
D’aspect général, le disque peut paraître le plus sombre de sa discographie. Il sonne comme du métal froid qui rentrerait en contact avec notre peau. Les frissons nous parcourraient alors tout le corps. Les chansons semblent plus épurées, moins fouillies. Le clavier et le piano prennent plus de place, même si la guitare reste l’élément principal.
Il parle plus qu’il ne chante sur le titre d’ouverture Les Concessions, où il tacle la politique du président actuel français, alors que sur d’autres titres, il s’essaie à des tonalités que nous ne connaissions pas (La fin du mois). La ritournelle de La crise devient vite entêtante, même si le texte s’avère sombre. Les textes laissent souvent apparaitre un chaos, social ou affectif (L’escalier) .
L’orchestration de Yann Arnaud n’est sûrement pas étrangère aux tonalités électros, puisque ce dernier a travaillé avec des groupes tels que Syd Matters et Air. Des synthés viennent donner un côté rétro à son univers, comme sur le titre Le Repas, sans pour autant rendre le tout désuet.
Titre coup de coeur : Le petit tambour. Pour ses mots, sa mélodie, son rythme.