Shilin ou la forêt de pierres ( à une centaine de km de Kunming)… peut–être l’excursion en trop dans notre périple au Yunnan?
Après le calme et la beauté naturelle du nord de la région, affronter ça:
… était sans doute au dessus de nos forces! Un retour brutal à la Chine que l’on connait habituellement, celle où il faut à peine 30 secondes pour devenir sinophobe
Je sais, les lecteurs qui ne connaissent pas ou les expats qui débarquent à HK nous regardent de travers quand on dit ça… jusqu’à ce qu’ils aient mis les pieds dans une ville chinoise!
Les risques d’être piétiné soit même ou pire, de voir ses enfants piétinés, les hurlements à 10cm de vos oreilles, les détritus jetés délibérément par terre ou sur vos pieds… Il faut être maladivement patients pour pouvoir le supporter!
D’ailleurs, on avait pas mal hésité à y aller… Le Lonely Planet résume assez bien la situation “à mi-chemin entre merveille de la nature et piège à touristes”… Shilin n’aurait rien du piège à touristes en l’absence de chemins bétonnés, de parkings démesurés et de routes pour faire entrer les plus fainéants dans l’enceinte même du parc… C’est l’illustration même du risque qu’encourent toutes les merveilles naturelles ou non que l’on trouve encore dans les coins reculés du pays, tel Shaxi. Si vous donnez les moyens de faire venir les touristes, ils viendront!! L’équation est difficile à résoudre…
La première demi heure se déroule donc dans la douleur, à se dire ‘au secours’, ‘vivement qu’on sorte’…
Et puis, on finit par trouver un peu de calme, dès qu’on s’éloigne trop des bus ou que les chemins comportent des marches!
Avec la tranquillité, on finit par prendre du plaisir et par regarder autour de nous
Les guides, d’abord:
… pas très authentiques car dédiées aux touristes… mais elles portent le costume traditionnel de la région (ethnie sani). La coiffe indique notamment si la personne est à marier ou non! (2 pics=demoiselle)
La première partie du site, est ‘au sec’.
Les pitons en pierre sont très impressionnants. Les plus grands atteignent 30m.
Certains blocs sont en équilibre entre deux pitons, suite au dernier tremblement de terre dans la région.
Un peu plus loin, les pitons ont les pieds dans l’eau: c’est la zone que j’ai préférée (aussi parce qu’à partir de ce moment là on était quasiment seuls
):Une dernière zone, plus éloignée, est beaucoup plus sauvage…
… la végétation est plus envahissante…
… et la nature reprend TOUS ses droits
Une villageoise accompagne ses chèvres – plus sympa que la meute du début!!
La forêt est très dense par endroit: quand on arrive à avoir un peu de recul, les pics semblent plantés les uns à coté des autres… (cette zone est d’ailleurs plus ou moins interdite à la promenade, en raison des risques de chutes de pierres)
Nous revenons petit à petit près de notre point de départ… et la foule est toujours là. Notamment à côté de ce pic rocheux, soit disant une jeune fille et son enfant. Mais ce n’est pas cette prétendue ressemblance qui l’a rendue célèbre. En fait, cet endroit très précis a été immortalisé dans une série télé très populaire, une histoire à l’eau de rose
Mais plus encore que ce rocher, devinez qui attire les foules?!
En résumé, si c’était à refaire, irions nous? Je crois finalement que oui… C’est toujours un peu frustrant de faire 3h d’avion et de passer à côté d’un site unique en son genre…
Il y a sans doute moyen d’échapper à la foule en s’éloignant de cette zone là, mais difficile d’être complètement indépendants avec les enfants…
Mais, si nous devions retirer une journée, c’est celle-ci que nous effacerions, sans hésiter