Magazine Beaux Arts

Cauchemars et rêves de métamorphose (1/2)

Publié le 14 janvier 2012 par Sheumas

Nantes--89-.jpg

   Il y a d’immondes cauchemars à la Kafka, où l’on se retrouve sous la peau d’une bestiole infecte comme un scarabée ou une tique (c’est l’histoire de la tique dans « le Parfum »). Hugo, dans le dernier livre des Contemplations interprète ces formes bizarres de la vie comme une régression dans l’échelle des êtres, une sorte d’expiation qui nous permet de purger, sous la forme brute d’un caillou, d’un verrou, d’une araignée, d’un scorpion, quelque faute commise dans une vie antérieure (charmant !)
   Toutes les métamorphoses ne sont pas hideuses et dégradantes. Avec l’Organisme, j’ai traité derrière Kafka un type de métamorphose problématique et j’y faisais récemment référence à travers l’attractive et répulsive « mouche d’or » qu’est la Nana de Zola. Et pourtant, même à travers ces régressions, il semble bien que l’homme n’y perde pas toujours au change. Témoin cette ultime fable de La Fontaine qu’on trouve dans le livre XII : « les Compagnons d’Ulysse ».
   La Fontaine y reprend le récit qui montrait ces derniers transformés en porcs par la magicienne Circé. Chez le fabuliste, ils sont transformés en différents animaux, qui en lion, qui en ours, en renard... Bref, le monde des fables dans la fable. Et, au moment où Ulysse obtient la grâce de la magicienne, ils préfèrent rester dans l’enveloppe animale plutôt que de se réincarner en homme ! C’est dire le peu de cas qu’il fait de l’esprit humain.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sheumas 243 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog