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Schopenhauer et la pensée indienne

Publié le 14 janvier 2012 par Joseleroy

Lakshmi Kapani vient de publier un livre sur Schopenhauer et la pensée indienne.

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Schopenhauer (1788-1860) s'est beaucoup interessé au bouddhisme et à l'hindouisme sur les plans métaphysique, esthétique, et ethique, et il s'est senti très proche de ses philosophies.Ce livre de Kapani est très utile car il permet d'avoir une vue synthétique des points communs et des différences entre la philosophie de maître allemand et Bouddha et Shankara.

Voici quelques extraits de Schopenhauer :

 «Je ne crois pas, je l'avoue, que ma doctrine aurait pu se constituer avant que les Oupanichads, Platon et Kant aient pu jeter ensemble leurs rayons dans l'esprit d'un homme ».
«Dans ces cinquante dernières années, trois choses ont agi sur nous : la philosophie de Kant, les progrès incomparables des sciences physiques [...]; enfin la connaissance des livres sanscrits, du brah­manisme et du bouddhisme, ces deux religions les plus antiques et les plus répandues de l'humanité, c'est-à-dire les premières de toutes au regard du temps et de l'espace : elles furent même la religion primitive et nationale de notre propre race, car, on le sait, nous venons d'Asie [...]».
 «Ainsi donc la philosophie de Kant est la seule avec laquelle il soit strictement nécessaire d'être familier pour entendre ce que j'ai à exposer. - Si cependant le lecteur se trouvait en outre avoir fréquenté l'école du divin Platon, il serait, d'autant mieux en état de recevoir mes idées et de s'en laisser pénétrer. - Maintenant supposez qu'il ait reçu le bienfait de la connaissance des Védas, de ce livre dont l'accès nous a été révélé par les Oupanishads -et c'est là à mes yeux le plus réel avantage que ce siècle encore jeune ait sur le précédent, car selon moi l'influence de la littérature sanscrite sur notre temps ne sera pas moins profonde que ne le fut au XVe siècle la renaissance des lettres grecques -, supposez un tel lecteur, qui ait reçu les leçons de l'antique sagesse hindoue, et qui se les soit assimilées, alors il sera au plus haut point préparé à entendre ce que j'ai à lui enseigner. Ma doctrine ne lui semblera point, comme à d'autres, une étrangère, encore moins une ennemie; car je pourrais, s'il n'y avait à cela bien de l'orgueil, dire que, parmi les affirmations isolées que nous présentent les Oupanischads, il n'en est pas une qui ne résulte, comme une conséquence aisée à tirer, de la pensée que je vais exposer, bien que celle-ci en revanche ne se trouve pas encore dans les Oupanischads1 ».
 «J'ai eu le bonheur, d'être initié aux Vedas, dont l'entrée m'a été ouverte par les
Upanishads, grand bienfait à mes yeux, car ce siècle est, suivant moi, destiné à recevoir de la littérature sanscrite une influence égale à celle que le xvf siècle a reçue de la renaissance des Grecs».
«Cette lecture (des Upanishads) a été la consolation de ma vie passée et sera celle de ma mort».

Lakshmi Kapani, Docteur ès Lettres et Sciences Humaines (Paris IV-Sorbonne) est Professeur émérite de Philosophie indienne et comparée à l'Université de Paris X-Nanterre.

Quatrième du livre

"La référence constante de Schopenhauer à la pensée brahmanique et bouddhique et sa place significative dans son oeuvre sont loin d'être purement anecdotiques et décoratives.
Pourtant, la plupart des études consacrées à Schopenhauer contournent les nombreuses allusions faites par le philosophe à des textes brahmaniques et bouddhiques, ou se bornent à répéter le texte même du philosophe, sans prendre de distance critique, faute de connaître les textes en question dans leur version originale. Quelles furent les causes de son attirance et de sa fascination pour les philosophies, les religions et les sagesses de l'Inde ? Ce livre tente de répondre à cette question en présentant les références précises des textes sanskrits et en expliquant les notions philosophiques par leur contexte, afin de rétablir une interprétation plus juste.
L'intégration des données indiennes dans sa propre philosophie, cette espèce de greffe qu'opère Schopenhauer, n'a pas toujours réussi. C'est pourquoi il y a lieu de s'interroger sur les causes de cet échec et de rectifier les erreurs d'interprétation qui perdurent."

Sommaire

  • ETRE OU NE PAS ETRE
  • LA VOLONTE
  • LE VOULOIR-VIVRE AVEUGLE ET LA SOUFFRANCE
  • LA NEGATION DE LA VOLONTE DE VIVRE
  • ROLE DE L'INTELLECT DANS LE TRAVAIL DE LA LIBERATION
  • UNE CERTAINE SAGESSE DANS LA VIE
  • LA MAYA OU LE MONDE COMME REPRESENTATION
  • DE L'EXISTENCE HUMAINE; SCHOPENHAUER ET L'INCONSCIENT

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