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[Critique Cinéma] J.Edgar

Par Gicquel

DiCaprio ! On peut lire dans ce blog le peu d’intérêt que je porte à ce comédien. Mais cette fois, chapeau bas et grand respect. Comme Leonardo ne joue plus pour lui-même, il est formidable. Totalement habité par son personnage, qui méritait, il est vrai, une telle stature.

L’acteur la trouve sans jamais faillir ,sur le demi-siècle de l’histoire des USA que nous conte Clint Eastwood, tout aussi possédé par son sujet, qu’il met en scène de manière assez particulière.

Sous les apparences d’un classicisme absolu, épousant l’époque qu’elle relate, la réalisation joue sur les couleurs et le noir et blanc, parfois mêlés, entretenant une agréable et paradoxale confusion . Seuls, les constants et systématiques allers-retours nous ramènent chaque fois au cœur du récit.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Ce point de vue plus esthétique que formel, n’entache en rien  la grande aventure humaine que fut la vie de J. Edgar Hoover . A la tête du FBI, il a côtoyé huit présidents et traversé trois guerres, a combattu toutes les menaces, réelles ou fantasmées, et piétiner  les lois quand celles-ci ne servaient pas les intérêts de son pays.

La performance de Leonardo donne toute la mesure de la paranoïa d’un homme à qui les Etats-Unis doivent aussi les premières méthodes d’investigations scientifiques, et… le flicage systématique de ses sujets.

La caméra d’Eastwood qui en brosse un portrait définitif bien qu’incertain ( ses archives n’ont jamais été retrouvées) ,  tente aussi de débusquer les zones d’ombre de ce personnage dont le rapport avec les femmes était conditionné par l’amour sans faille qu’il portait à sa mère. Son homosexualité, refoulée , le grand secret de sa vie , ( il sera très proche du N° 2 du FBI, Clyde Tolson, tout aussi bien joué par Armie Hammer  ) le cinéaste l’évoque sans cesse, mais toujours avec sa retenue coutumière. Une pudeur qui rejaillit sur la tonalité générale d’un film qui je pense avec le temps, pourrait devenir un grand classique.

[Critique Cinéma] J.Edgar

Sa maman lui apprend à danser...

L’affiche est à ce titre exemplaire avec dans le rôle de la mère Judi Dench ,toujours aussi merveilleuse, ou Naomi Watts  en secrétaire dévouée, qui elle aussi joue sur la durée le même personnage. Les effets de maquillage sont particulièrement réussis, la palme revenant une fois encore à DiCaprio , qui poussant le mimétisme à son extrême m’a fait douter . J’ai pensé un instant ,  que Hoover vieillissant, était joué par Philip Seymour Hofmann . Un comble.


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