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La Couleur des sentiments - Kathryn Stockett

Par Lectricesandthecity

Jacqueline Chambon, Kathryn Stockett, racisme, Amérique Kennedy, Mississipi, Jackson, 60’s, ségrégation, histoire, politique, destins, femmes, société, Etats-Unis Comme Marie-Adélaïde l’indiquait quand elle livrait ici même ses impressions sur La Couleur des sentiments à la fin de l’été, je pressentais que j’allais aimer ce livre. Ce que je ne savais pas, c’est à quel point j’allais l’aimer, alors même que je me décidais à le lire sur le tard, très influencée que j’étais par tout ce que j’avais pu entendre.

Je ne reviendrais pas sur l’intrigue : si elle était largement déflorée en septembre, tout le monde la connaît aujourd’hui à la suite de la sortie en salles du film (le Mississipi dans les années 60, les bonnes noires, leurs-maîtresses-blanches-plus-ou-moins-open-à-leur-condition, les centaines-de-bébés-élevés-comme-s’ils-étaient-les-leurs-ou-presque mais qui finissent par vous rejeter, les humiliations et brimades quotidiennes générées par une société qui s’arque-boute sur des valeurs d’un autre temps et qui refuse de voir que le changement est inéluctable…).

Pour autant, en dépit son caractère a priori simpliste (pour ses détracteurs en tous cas), genre manichéisme primaire - les bons versus les méchants, les blancs versus les noirs - La Couleur des sentiments est extrêmement riche. Riche d’une intrigue polyphonique d’abord, qui sait tenir le lecteur en haleine, à travers des personnages très attachants. Riche d’enseignements aussi, parce que bien que la lecture de ce roman n’apporte pas grand-chose à « la vérité historique », elle démontre pourtant que la « vérité » peut être contée à travers des histoires simplement décrites, au détour desquelles ce n’est pas seulement les blancs et les noirs qui se font face, mais aussi les hommes et les femmes, mais aussi les femmes entre elles ou encore les générations entre elles. Et, surtout, riche parce qu’il me semble que La Couleur des sentiments démontre qu’un roman peut aborder des sujets graves sans pour autant avoir de prétention pédagogico-historique, que l’on peut exploiter un sujet grave avec une histoire qui n’a pas d’ambition historique sans pour autant perdre le lecteur en cours de route.

Bref, j’ai tellement aimé que je ne suis pas allée voir le film…


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