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«Le naufrage du fameux triple A français»

Par Ynkodia

  L’éditorial d’Yves NKODIA       

  

«Le naufrage du fameux triple A français»
 La France vient de perdre son triple A et avec elle l’Europe vacille dans son paquebot de la zone euro et dans son cargo de fonds d’investissement. Une nouvelle négative à cent jours de l’élection présidentielle qui dessine des perspectives moroses dans un climat mondial dominé par la crise économique. Dans ce tohu-bohu de la transformation et de changement au niveau européen l’Allemagne meilleur élève s’en sort bien dans cette attribution des notes dans la classe européenne où le maitre inflexible Standard & Poor’s inflige aux autres états la sévère appréciation qui dégrade leur politique, leur économie et tout le pont entier des finances publiques. Quelles conséquences pour cette dégradation de la note de la dette souveraine? La France peut-elle se relever et devenir l’élément moteur tirant la croissance et équilibrant ses comptes? Quel avenir de la France au sein dans la zone euro et de l’écart qui se voit creuser avec son partenaire de toujours l’Allemagne? Et enfin quels sont les effets de la politique économique Française?

Conséquences immédiates

    Les effets de cette annonce vont générer pour l’état français une augmentation rapide du taux d’intérêt sur le marché financier. -Car le triple A veut dire la France rembourse sa dette à 3%.- La France va devoir emprunter plus cher qu’hier pour financer sa dette. Un effort difficile pour un état exsangue qui vit à crédit avec une dette colossale de 1300 milliards d’euros. Un remboursement qui atteint annuellement un chiffre record de 45 milliards d’euros. Au regard de cette lecture de la crise actuelle, tous les clignotants des indicateurs économiques sont aux rouges et toutes les perspectives ne sont pas favorables. C’est le fameux état en faillite qui se profile à l’horizon. Si la France n’arrive guère à redresser les finances en réduisant les déficits abyssaux accumulés depuis des lustres. Par divers gouvernements de Droite ou de Gauche qui ont longtemps piloté l’économie. Les conséquences seront aussi notables au sein des entreprises françaises, les organismes d’état et collectivités locales qui vont connaitre des sérieux problèmes de financements pour accroitre leur productivité voire augmenter leur substantielle valeur ajoutée. Car ils sont subventionnés largement par l’état. Une politique d’antan plus périlleuse pour les banques nationales qui seront amenées à renflouer leurs caisses par des fonds extérieurs issus des investisseurs potentiels et des marchés financiers qui vont utiliser des taux onéreux. Ce qui risque d’obérer ces institutions financières déjà laminées par les récents remous de la crise Grecque. Cette dégradation de la note va provoquer au niveau de la population la hausse des taux d’intérêts, des prix, des impôts et la coupure des dépenses.

    Politiquement cette nouvelle donne va pousser les partis en marche de l’élection présidentielle à revisiter leurs programmes ou projets de changement de société. Et leurs stratégies à entreprendre se redessinent.

   Avec cette diminution d’un cran du triple A français, la guerre politique augmentera en intensité par le biais des joutes oratoires sous un concert des propositions hâtives et hasardeuses. La crédibilité de la politique du gouvernement en place sera remise en cause par l’ensemble de l’opposition qui trouvera dans cet orifice l’opportunité rêvée pour  marteler le président sortant. Et l’accusera d’avoir essuyé par ce fait un échec cuisant. Une succession de réaction politique qui jettera l’anathème à la majorité et celle-ci regimbera à cette furia en maintenant haut ces objectifs fixés d’ajustements et de reformes entamées.

Les  éventuelles chances de sortie

   La France peut se relever de cette épreuve à condition de saisir cette opportunité d’évaluation pour mettre sur pied une politique incontournable de rigueur budgétaire. Un sentier difficile pour une économie qui souffre depuis tant d’années et qui à appliquer maintes doses d’austérité. Même si dans les milieux des politiques de la majorité actuelle cette solution rapide de sortie de crise n’est pas envisageable, ni d’actualité. En raison des effets jugés néfastes que ceux-ci risques de susciter en cette cruciale période électorale. Mais si la France veut vraiment s’en sortir de ce vaste bourbier et elle doit absolument adopter un plan d’austérité pour réduire sa dette pour échapper d’être sous le joug du Fonds monétaire international et des marchés financiers. En symbiose une politique de croissance pour l’Europe s’avère nécessaire et inéluctable pour assainir les finances et restaurer les économies moribondes des divers états notamment le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Grèce… Un modèle doit être tiré de l’expérience du peuple allemand et des autres états stables de la zone: le pays bas, la Finlande, le Luxembourg  qui connaissent des forts taux de croissance économique. Ensuite, les euro-obligations sont aussi à développer pour endiguer la crise et renflouer les caisses pour faire face à la concurrence internationale. C’est cette politique de relance de la croissance qui est fort utile pour équilibrer les comptes.

   De plus, il me parait propice qu’au regard de l’insuccès de la gouvernance européenne un organe de contrôle et de vérification puisse être crée au sein de l’union pour endiguer cette crise contagieuse. Cet organigramme indépendant, à l’image d’une agence européenne de vérification budgétaire, dirigé par un directoire central composant des représentants permanents de tous les Etats membres donnera à la communauté européenne une vue large et approfondie sur les différentes économies constituantes. Et une connaissance minutieuse sur leur gestion interne en matière des recettes et dépenses au cours de l’année. Ce travail de supervision donnera aux états la maitrise de leurs budgets, canalisera leurs investissements et évitera les prodigalités monstrueuses qui enfoncent ces économies dans le gouffre de surendettement massif. Cette unité centrale et transparente travaillera de concert avec le fonds européen de stabilisation pour anticiper et mieux cibler l’aide en cas de faillite constatée d’un état. Ce qui renforcera le rôle dirigiste et le pouvoir du Président de l’union. De cette entité collégiale germinera la cohésion, l’harmonisation fiscale et politique qui font défaut au sein de l’union où ces disparités engendrent incessant les distorsions et intérêts divergents. Et retardent l’éclosion d’une véritable union étatique européenne. Souveraine et prospère.

Les perspectives d’avenir

    L’avenir de la France au sein de la zone euro n’est guère assombrit avec cette dégradation soudaine de la note. Même si cette agence avait averti les gouvernants de cette éventualité. Le rôle de la nation française au sein de l’Union est capital. Le couple franco-allemand reste le moteur de cohésion européenne et de sauvetage de l’euro en déliquescence. Et le poumon faisant de l’Europe le partenaire privilégié et idéal sur l’échiquier international. La place et le rang mondial de nation française ne s’en trouveront point menacer voire changer. Si le gouvernement actuel réagit rapidement à cette hémorragie interne. Avec assurance, maitrise et corrections de manquements et failles retenus dans la gestion interne d’hier. A la recherche des solutions souhaitables et possibles. La confiance ne peut naitre que de la volonté des politiques de ne pas lâcher prise, de garder haut la maitrise du destin du pays. Et de ne pas se laisser diriger par les irréductibles agences de notations avec leur thermomètre augmentant la peur et l’intensité de la crise.

    En effet, ces unités d’évaluation recherchent à amplifier leur influence au niveau mondial en construction à cette échelle une planète uniforme. Sous l’égide outrancière de leur dictature de la pensée envahissante à orientation notatrice. C’est l’émerge d’une nouvelle pensée dominante et dirigeante pilotée par les marchés financiers, les investisseurs avides et orchestrée par les écoles où résident des agences de notation à coloration anglo-saxonne. C’est le repli des influences notoires des états nations au profit de ceux des multinationales qui se propagent et se développent actuellement par le biais des notations incursives et déstabilisantes. Sous de fondement flous, absurdes, orientés qui entrainent manifestement des ilots de disparités, de divisions, des contractions et contestations au sein même de ces divers groupes d’appréciation économique. Les récents atermoiements et hésitations d’autres agences comme Moody’s  au sujet de la note de la France témoignent justement cet état de fait.

    De plus, les gouvernants actuels ne doivent aucunement considérés cette nouvelle comme une sanction ou une punition. Ils doivent plutôt menés à bien des politiques économiques efficaces qui n’entrainent guère à appliquer des mesures injustes et inégales. Au risque d’abimer et d’abaisser pis encore l’état déficitaire criard. Il ne s’agit point de piloter des stratégies à orientation laxiste fiscale ou budgétaire qui érodent l’économie entière, sapent la croissance et éloignent le peuple de la production, de l’échange, de la consommation. La seule politique fiable est celle qui recherche avant tout l’intérêt général. Et demeure celle qui crée l’emploi, qui rétribue, qui assure la sécurité du peuple, sa pleine liberté d’action et de participation à l’effort, à la richesse nationale. C’est ce parangon de vertus que l’état français doit s’atteler à bâtir pour sortir de l’étau de la dette, du chômage. Et du goulot d’étranglement que ces nouveaux maitres du monde imposent aux pays. La France reste une nation riche, indépendante et cette notation dégradatante ne peut que réveiller le géant endormi par cette nébulosité déficitaire envahissante. Qui s’effacera par une embellie future d’une économie stable tirée par la croissance durable et son développement déjà acquis. A l’image d’une Amérique aujourd’hui ragaillardie qui vient de s’en sortir de l’étreinte en empruntant à des taux faibles. Auprès de ceux qui l’ont récemment destitué et fait descendre du piédestal de leadership mondial.

Yves Fernand NKODIA


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