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Le prix de la vie

Publié le 17 janvier 2012 par Lana

Le suicide, avant, c’était pour ne plus souffrir mais avec le regret de quitter cette vie que j’aurais voulu plus clémente. Un suicide pas trop radical, au cas où je changerais d’avis en cours de route. Avec l’espoir que quelqu’un me sauve et comprenne ma souffrance. Avec l’espoir d’être écoutée, soignée. Finir à l’hôpital pour fermer les yeux en sachant que quelqu’un veillerait sur moi. Un désir de mourir avec l’espoir dévorant de vivre mieux.

Et puis j’ai abandonné l’idée de mourir. On me soignait, j’allais mieux, et dans les mauvais moments, j’attendais que ça passe. Parce que c’est la vie, souffrir, mais que ça fluctue, alors je dormais, et je me relevais parce que je croyais que ça pouvait aller mieux et qu’il fallait vivre pour ça.

Le prix de la vie

Mais après toutes ces années avec la schizophrénie, la moitié de ma vie, je me dis que cette vie ne vaut pas le prix de la souffrance que je lui verse. Je suis de l’autre côté de la rive, c’est irrémédiable, et ceux qui y sont aussi, ils me comprennent trop bien pour que je ne les blesse pas.  Et cela, cette solitude de la psychose, ça ne passe pas, ça ne change pas. Peu importe les années de thérapie, le nombre de médicaments avalés. Alors quand je pense au suicide, ce n’est plus comme avant. Ce n’est pas par désir de revivre, mais juste par désir que tout s’arrête enfin. Je choisirais un moyen radical, un simple pas dans un vide abyssal, ne surtout pas se retrouver à l’hôpital, ne plus parler de tout ça puisque c’est inutile. Je rêvais de parler, avant, et aujourd’hui je me tais, car la parole ne fait que raviver la souffrance. Juste un petit pas pour que ça s’arrête. Que je ne ferai pas pour ne pas faire souffrir mon entourage. Je rêve d’un suicide qui ait l’air d’une mort naturelle, pour que personne ne se sente coupable, car il n’y a pas de coupable. Juste moi et une vie où les moments difficiles sont trop nombreux. Juste moi qui n’en peux plus de marcher brisée. Juste moi qui rêve de la mort comme les vieillards épuisés qui disent en fermant les yeux de soulagement ”c’est bon, j’ai assez vécu”.


Classé dans:Réflexions personnelles

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