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Publié le 20 janvier 2012 par Alteroueb

Je ne pensais pas refaire un billet sur le sujet si vite. Je ne pensais pas trouver si rapidement une preuve aussi évidente de ce que j’avançais hier, illustrant les conséquences des lois HADOPI, SOPA, PIPA et consorts. Dans le monde du net, il y a des dates incontournables. Depuis hier, il en est une nouvelle : le 19 janvier 2012. Megaupload, site de partage et de diffusion d’un peu tout, y compris de documents personnels, est inaccessible sur décision de justice américaine, et son fondateur arrêté en Nouvelle-Zélande !

Copie d'écran de megaupload le 19 janvier
Je ne vais pas paraphraser Korben, qui fait un exposé très complet des événements. Megaupload était dans l’oeil du cyclone depuis longtemps. A lui seul, c’est 4% du trafic mondial. Certains applaudissent, dont notre monarque. Mais Megaupload, ce n’est pas seulement du contenu de pirate, de dangereux faussaires, d’escrocs qui piquent la mine d’or aux artistes et ayants-droits désormais à poil. C’est aussi pour le quidam lamba le moyen de partager une foule de documents de toutes sortes comme des photos de vacances, des vidéos de ses gamins, de la documentation, etc, etc… Tout cela est désormais inaccessible, perdu.

En la matière, je vais aller un peu plus loin. Les quelques geeks qui passent ici connaissent ma position sur la mode du moment, sur la possibilité d’externaliser ses données, notamment via les «clouds». Techniquement, cette solution est un bijou absolu, mais dans le cadre actuel et à venir, elle reste terriblement dangereuse. Imaginons que vos données transitent via le réseau, quelque part, mais que son hébergement se fasse pourrir colatéralement par une décision de justice telle celle qui frappe Mégaupload… Considérons également l’indiscrétion que constitue l’inspection continue des flux qui circulent pour permettre le contrôle réclamé par les «ayant-droits» sur vos propres données… C’est bien la réalité du moment, non ?

La gageure n’était pas mince. Comme il était compliqué de poser un mouchard sur chaque machine, ou du moins, trop facile à contourner, on a fait croire à l’utilisateur moyen que le cloud était LA solution permettant un l’accès universel à ses données, qu’il répondait parfaitement aux impératifs liés au nomadisme. C’est en partie vrai, mais l’objectif est ailleurs. Il fallait surtout obtenir le consentement de l’utilisateur à externaliser ses données, ce qui, sous le couvert de la nouveauté, a été très facilement obtenu. Un attrape geek facile.

La boucle est quasi bouclée. Les données sont sur le réseau, et les lois sur le filtrage, dont on vient de voir la portée, en passe d’être prises sans qu’on se rende compte de quoi que se soit. Un exemple simple du risque désomais encouru : aux US, télécharger «illégalement» un titre de Michael Jackson vous coûtera 6 ans de prison, soit 2 ans de plus que son toubib qui l’a fait passer de vie à trépas. On marche sur la tête… Pendant ce temps, le rédacteur de SOPA, sur son site d’élu, contrevient au copyright de la manière la plus grossière.

Mégaupload est mort ? Pas sûr, le web a des ressources. Il y a les réactions de la communauté, qui elle aussi, ne connaît pas de frontières, les Anonymous en représailles ayant réduit au silence les site du FBI, UniversalMusic, et même HADOPI. En matière de site de partage, il en existe d’autres. Pour Megaupload, il doit bien y avoir quelques sites miroirs qui doivent dormir et qui vont se reveiller bientôt.

Allez voir http://109.236.83.66/


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