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Union Européenne vs Fédération de russie : leçon de pragmatisme

Publié le 05 mars 2008 par Christophe Laurent
Union Européenne vs Fédération de russie : leçon de pragmatisme BRUXELLES – 05 mars 2008 – Le Conseil de l’Union Européenne a publié un communiqué de presse relatif à la tenue de l’élection présidentielle dans la Fédération de Russie le 02 mars. Une belle leçon de pragmatisme politique et de subtilités diplomatiques !   Ainsi, le Conseil de l’Union Européenne félicite le président nouvellement élu, M. Dmitri Anatolievitch Medvedev et forme en lui l’espoir qu’un « partenariat avec la Russie sera renforcé et développé de manière constructive. »   A priori, ce message constitue une politesse quasi obligée, mais elle est d’importance puisque le pouvoir est désormais officiellement entre les mains de Medvedev. Et quelque soit le niveau de l’entente entre Medvedev et Poutine, il existera un jour, un dossier où les deux hommes divergeront. Voilà la signification de ces félicitations nécessaires : Medvedev peut compter sur l’Union Européenne pour le soutenir le moment opportun dans une confrontation avec Poutine dont on imagine mal comment elle pourrait être évitée. Toute la subtilité de l’Union Européenne tient à ce non-dit.   Et la lecture complète du communiqué de presse nous confirme cette analyse. De fait, il se poursuit sur une note positive – le fait que l’élection se soit déroulé de « manière pacifique et dans le calme » – pour aussitôt égrener, tels des cailloux blancs posés dans le jardin de la Russie, en une synthèse extraordinaire toutes les critiques faites à M. Poutine, sans que ce dernier soit pour autant nommé un seul instant :   -   l’impossibilité manifeste « de déployer une mission d'observation électorale digne de ce nom » [Précisons à ce sujet que la dernière élection présidentielle en France a fait l’objet quant à elle d’une telle mission : voir le rapport du Bureau des Institutions Démocratiques et des Droits de l’Homme] ; -   l’absence d’ « une véritable compétition » notamment en raison du « fait que les candidats de l'opposition n'aient pu accéder aux médias sur un pied d'égalité »   Le Conseil de l’Union poursuit de manière encore plus subtile mais évidente en précisant « l'intérêt mutuel qu'il y a à renforcer le partenariat stratégique avec la Fédération de Russie, notamment dans les domaines politique, économique, culturel et scientifique. » Le fait de parler d’intérêt mutuel permet à l’Union Européenne de montrer qu’elle est prête au dialogue par pragmatisme mais qu’elle attend en retour de part du nouveau Président de la Fédération de Russie des efforts sur le bon respect de la démocratie notamment au travers de « réformes politiques et sociales, le renforcement de l'État de droit et des libertés individuelles ainsi que la modernisation de l'économie qu'il a annoncés au cours de sa campagne électorale. »   On constate là qu’il est impératif de maintenir de bonnes relations avec un partenaire aussi stratégique que la Fédération de Russie tout en affirmant haut et fort sa divergence. Le jeu subtil des relations entre l’Union Européenne et la Fédération est désormais entre les mains d’un nouvel homme et nous devons garder tous les espoirs.   Pour mieux comprendre l’importance d’une diplomatie ouverte à l’égard de la fédération de Russie, on s’attachera à décrypter la symbolique des armoiries et le drapeau de cette Russie dont on pressent que les relents de nationalisme ne sont pas loin. « Les armoiries de la Russie viennent de l'ancien empire, elles furent restaurées après la chute de l'Union soviétique, en dépit des objections. La couleur rouge du blason symbolise la Grande Russie, un ancien nom du pays, utilisé par les Russes pour le distinguer de la Petite Russie (Ukraine) ou de la Russie Blanche (Biélorussie). Les deux têtes couronnées de l'aigle représentent l'Empire russe, dont le territoire s'étend sur deux continents, l'Europe et l'Asie. Quant à l'aigle à deux têtes, il fut repris de l'empire byzantin (dynastie des Paléologue) et il symbolise l'église orthodoxe dont le Saint-synode est situé à Moscou. Le sceptre et la sphère dorée dans ses serres représentent respectivement le pouvoir du tsar et de l'église orthodoxe russe. Au centre, l'aigle tient un petit bouclier de Saint Georges qui est le patron des slaves. » (Source) « Le drapeau marchand russe fut conçu par le tsar Pierre le Grand en 1699, et fut choisi comme drapeau national le 7 mai 1883. Mis de côté avec l'arrivée des bolcheviks au pouvoir et la création de l'URSS, il fut de nouveau adopté officiellement le 11 décembre 1993. » (Source)   « L'interprétation des couleurs la plus répandue est la suivante: le blanc signifie la paix, la pureté, l'innocence et la perfection; le bleu est la couleur de la foi, de la fidélité et de la stabilité; le rouge symbolise l'énergie, la vigueur et le sang versé pour la Patrie. Le drapeau national apparaît à la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles, quand la Russie montait en puissance. Pour la première fois, le pavillon blanc-bleu-rouge fut hissé sur le premier navire de guerre russe "Orel" (L'Aigle) sous le règne d'Alexis Mikhaïlovitch (1629-1676), le père de Pierre le Grand. Le 20 janvier 1705, Pierre le Grand (1672-1725) promulgua un décret prescrivant aux navires marchands de hisser un pavillon blanc-bleu-rouge, en fit lui-même le croquis et fixa l'ordre de succession des bandes horizontales. Alexandre II (1818-1881) conféra le statut de "couleurs nationales de la Russie" à la gamme noir-jaune-blanc. Ce drapeau exista jusqu'en 1883, quand Alexandre III (1845-1894) rétablit à nouveau le drapeau à bandes horizontales blanc-bleu-rouge. Institué le 8 avril 1918, le drapeau rouge soviétique disparut en 1991 avec l'éclatement de l'URSS. » (Source) Prendre connaissance du communiqué de presse du Conseil de l’Union Européenne :   Cliquez ICI

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LES COMMENTAIRES (1)

Par Prisca
posté le 15 avril à 20:22
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bon je n'ai pas tout lus mais c'est bon

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