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La fille tatouée - Joyce Carol OATES

Par Liliba

La fille tatouée Joyce Carol Oates Lectures de Liliba

C’est quand la jeune Alma Busch fait irruption dans la vie bien réglée de Joshua Seigl que tout commence à se dégrader. Ce quadragénaire riche et séduisant est un écrivain estimé, mais la maladie mystérieuse qui le frappe lui fait prendre conscience qu’il n’en n’est pas pour autant aimé des gens qui l’entourent. En tout cas pas de Alma qu’il engage sur un coup de tête comme assistante pour trier ses papiers. Elle est illettrée (et donc parfaitement incapable de travailler correctement pour lui), pauvre et mystérieuse. Elle dégage une aura malsaine qui attire et repousse tout à la fois Joshua, tout comme les tatouages qu’il a aperçu sur elle. Il joue les Pygmalion et pense être son sauveur, mais ne réussit pas à son grand dam à percer la coque de mystère qui entoure la jeune femme.

Les deux personnages vont se tourner autour au fil des pages, comme le feraient les animaux : se renifler, se jauger, se sentir. Ils sont à l’opposé l’une de l’autre, mais indéniablement liés. Alma se révèle haineuse, profondément antisémite, et certaine de sa supériorité sur cet homme que pourtant la vie place au dessus d’elle dans l’échelle de la société. Plus l’écrivain la respecte, plus elle le hait, le méprise et lui veut du mal : elle cristallise sur lui toutes les rancœurs de sa triste vie : enfance malheureuse et battue, prostitution, violences… Mais elle s’attache malgré tout à l’homme lorsqu’il est alité à l’hôpital et totalement dépendant (hors d’état de nuire ?).

On sent que cette relation ne pourra tourner qu’à la catastrophe, et pourtant parfois, au détour d’une page, on se dit que si, peut-être, ces deux-là pourraient s’entendre, se comprendre, même si s’aimer semble par trop impossible. On n’échappe pas ainsi au malheur qui plane, et comme dans une tragédie grecque, on voit s’approcher la fin inéluctable, le dénouement qui ne pourra survenir que par la mort de l’un des deux.
 

C’est un roman difficile à lire, tant par la violence qui s’en dégage, physique (extrêmement bien décrite par l’auteur) et mentale que par sa construction impitoyable. Joyce Carol Oates est un grand auteur, qui sait si bien brosser des personnages aussi complexes, riches, et ambivalents. A lire, mais pas gai !

Un roman lu par : Un coin de blog, Deliregirl, Sylvie, Maeve...

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