A un artiste
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Ton travail ne cesse de me hanter,
Ces œuvres de bénédiction,
L’or des tilleuls d’un automne éternel,
Les reflets bleus d’une eau qui vient de naître.
Songe : le plus subtil des sommeils
Suffit à me mener dans tes jardins ;
Effrayée à chaque détour,
Inconsciente, je cherche tes traces.
Vais-je entrer sous la voûte métamorphosée,
Dont ta main a fait un ciel,
Pour que s’apaise mon odieuse ardeur…
Je serai alors à jamais bienheureuse,
Mes paupières brûlantes se refermeront,
Et je retrouverai le don des larmes.
- 1924 - Traduction de JL Backès, extrait de Requiem, Poème sans héros et autres poèmes - Poésie Gallimard -
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- Caspar David Friedrich - Elena Ruin - 1825 -
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