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Note salée pour commande sucrée !

Publié le 22 janvier 2012 par Decrauze
J’écoute Charlie Parker et son Scrapple from the Apple : il rendrait presque notre monde chaleureux si je n’avais d’autres sujets en tête. La semaine ne s’est pas cantonnée à la dentelle et aux révérences.Note salée pour commande sucrée !Les croisières sur mastodontes flottants ont versé leur pizzo à la Camarde gourmande. Un commandant d’abord bling-beurk, gominé à s’en servir pour graisser les petits coins couinants, paradeur comme un troupeau de kakous, incompétent et pleutre. Un punching-ball ambulant donc. Ne nous y attardons pas. Le tourisme de masse paye ainsi sa trop grande décontraction et révèle les instincts arriérés submergeant une part des voyageurs dès le danger ressenti et l’évacuation à l’horizon. Les voyages ouvrent l’esprit et favorisent l’empathie ? Démonstration : je suis costaud et j’écrase l’enfant qui traîne sur mon trajet jusqu’à l’embarcation salvatrice. Pas que le commandant incommodant à clouer au pilori… Circonstances atténuantes qui dispensent de rechercher les indignes de ce sauve-qui-peut mortifère sans risque pénal. Un certificat d’impunité pour les plus salauds des croisiéristes. Comme la guerre, le naufrage peut être un révélateur du fond de l’être.Note salée pour commande sucrée !Bien loin des eaux italiennes, un théâtre d’opération qui multiplie les chants du cygne pour les soldats français. Une fin de mission dont le sens nous échappe de plus en plus, surtout lorsqu’on connaît le rôle interlope du Pakistan voisin dans ces attaques masquées. L’icône d’Al Qaida éliminée, le départ doit s’intensifier quitte à froisser des alliés qui, en fait, songent à la même accélération. « Je te tiens, tu me tiens par la sale roquette, le premier qui fuira aura une tapette ! »Note salée pour commande sucrée !L’hexagone vit sa crise dans une ambiance bien plus civilisée, même si les débuts de la campagne présidentielle versent dans le rase-mottes ad hominem. Les pitres de la semaine : Jean-Foutre Mélenchon et la Bassine Le Pen. Ils doivent s’invectiver pour faire croire qu’ils se distinguent. De l’assumé nationalisme social au camouflé national-socialisme, quelle différence ? Un phrasé populeux, de la grande gueule qui ferait immédiatement mettre son pays au ban des nations si l’un d’eux parvenait au pouvoir, renonçant alors aux gros morceaux indigestes de son programme ou s’obstinant au « nettoyage » des ennemis de son funeste projet. Mais on y croit : tous ensemble, tous ensemble pour la rigidité haineuse à l’Élysée !Note salée pour commande sucrée !Pour finir avec un pompon éprouvant, Kim Schmitz, le suiffeux dirigeant de Megaupload : il s’attire l’idolâtrie d’internautes qui, dans le même élan, tapent comme des brutes sur les banquiers et traders indélicats. Avec le megalo du site fermé, c’est juste du pillage  d’auteurs dont les friands d’œuvres à consommer se foutent. Éventrons les financiers et prosternons-nous devant celui qui nous offre du gratuit piraté. Morale réversible et puante qui mobilise les courageux Anonymous pour leurs méfaits sur toile. Pas de sang, c’est vrai, mais de l’inassumé qui se dispense de toute cohérence idéologique. Du virtuel, jusqu’à leur prétendu combat…Note salée pour commande sucrée !Garçon ! une cuvette pour dégueuler !


Chronique publiée par le journal Le Monde

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