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Critique Ciné : Anonymous, et si Shakespeare était un imposteur ?

Publié le 22 janvier 2012 par Delromainzika @cabreakingnews

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Anonymous // De Roland Emmerich. Avec Rhys Ifans, Vanessa Redgrave et Jamie Campbell Bower.


Roland Emmerich prouve avec Anonymous qu'il peut faire bien plus que détruire la planète, il peut aussi questionner l'histoire. En effet, on ne sait pas trop (bien qu'on est pas de réel preuve du contraire) dire que Shakespeare a écrit toutes ses oeuvres mais en tout cas, le film propose une jolie réflexion teintée de mystère et de trahisons. On y découvre un réalisateur qui a un style plutôt classique et finalement fait un film à contre courant de tout ce qu'il a fait à ce jour. Sûrement un plaisir à lui qu'il a voulu prendre, faire une pause dans ses grosses productions pour se concentrer sur quelque chose de plus confidentiel et je ne peu pas lui en vouloir, ce film est une très jolie représentation de l'époque d'une part mais aussi du monde de l'écrit et du théâtre de l'époque. Bon, j'ai bien aimé des pièces de Shakespeare, ce qui aide un peu mais en tout cas, j'admire l'exercice. Bien évidemment, c'est plus un film de scénario qu'un film de réalisation (bien que les images soient quand même très belles).
C’est l’une des plus fascinantes énigmes artistiques qui soit, et depuis des siècles, les plus grands érudits tentent de percer son mystère. De Mark Twain à Charles Dickens en passant par Sigmund Freud, tous se demandent qui a réellement écrit les œuvres attribuées à William Shakespeare. Les experts s’affrontent, d’innombrables théories parfois extrêmes ont vu le jour, des universitaires ont voué leur vie à prouver ou à démystifier la paternité artistique des plus célèbres œuvres de la littérature anglaise. A travers une histoire incroyable mais terriblement plausible, "Anonymous" propose une réponse aussi captivante qu’impressionnante. Au cœur de l’Angleterre élisabéthaine, dans une époque agitée d’intrigues politiques, de scandales, de romances illicites à la Cour, et de complots d’aristocrates avides de pouvoir, voici comment ces secrets furent exposés au grand jour dans le plus improbable des lieux : le théâtre…
L'histoire de Anonymous est donc là pour remettre en cause la légitimité des écrits d'un grand auteur anglais. John Orloff signe ici un scénario très bien trouvé, truffé de belles phrases mais aussi de moments plus mystérieux et d'action. Le scénario est ingénieux avec des dialogues très théâtraux, accouplés avec une mise en scène très artistique, proche de la peinture (on a souvent l'impression de participer à l'histoire et à des tableaux peints). C'est donc la force de Anonymous, de nous offrir une plongée dans un univers plutôt beau. Emmerich est suffisamment précis avec son film pour le rendre passionnant de par sa mise en scène. La direction des acteurs est également plutôt bonne et le cast est solide. Je pense notamment à la prestation de Rhys Ifans très à l'aise ou encore du jeune Jamie Campbell Bower qui prouve ici qu'il peut être bien mieux que dans Twilight ou dans l'insipide Camelot (la série).
Je met juste une petite réserve sur Rafe Spall qui incarne Shakespeare dans le film. Il n'était pas aussi bon que le reste du cast et c'est bien dommage. Et l'on tempère le tout avec la très solide prestation de Vanessa Redgrave dans le rôle d'Elisabeth I (vu récemment dans Call the Midwife - série de BBC One). Et si l'on y regarde de plus prêt, finalement je pense que Shakespeare lui même serait amusé de voir ce que l'on a pu faire de sa propre histoire. Anonymous est un film qui veut simplement poser des questions et qui tente d'apporter ses propres réponses, bien que pures fictions. Si le récit pourra paraître un peu long à certains moments (le milieu regorge de quelques longueurs mais pas forcément dramatique une fois pris dans le film), Anonymous reste une belle découverte et surtout inattendue d'un tel réalisateur (moi qui croyait en une vaste blague quand j'ai lu le pitch du film, j'ai bien ravalé ma salive une fois le film vu). Bon point également pour la bande originale.
Note : 8/10. En bref, fabuleuse remise en cause des écrits de Shakespeare.


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