Ce livre de correspondances d’un jeune auteur mort le soir du réveillon de Noël 2003, à 49 ans, a été voulu par ses amis qui sont aussi des écrivains, des artistes, des philosophes célèbres, qui lui ont écrit, qui l’ont encouragé à écrire, qui voyaient en lui un être très doué, ancien Normalien, plein d’humour, ne vivant que pour la littérature et très prometteur, vu ses dons littéraires. Pourtant il a peu produit : un roman: Daimler s’en va, quelques nouvelles. Les noms qui reviennent le plus souvent dans ces Correspondances sont ceux de Jean Echenoz, Patrick Besson, Éric Neuhoff, Pierre Bayard, Michel Déon, Philippe Sollers, du moins parmi ceux que je connais.A qui ce livre est-il destiné? A ses amis bien sûr et à ses proches et à qui d’autres? Je me suis souvent senti de trop en parcourant ce livre. J’aime les biographies, les journaux intimes, les correspondances, les mémoires, tous les textes qui font revivre une personne, célèbre ou pas d'ailleurs, pourvu qu’à un moment je puisse avoir l’impression de le connaître, de le sentir revivre. J’ai cru que ce serait pareil cette fois-ci mais le miracle n’a pas eu lieu. Les lettres de ses correspondants m'ont semblé envahissantes par rapport au petit nombre des siennes. Trop de passages ne me concernaient pas si bien que je me suis trop dispersée dans ma lecture en pointillés. C'était un rendez-vous manqué.Correspondances, 1973-2003, de Frédéric Berthet (La Table Ronde, 2011, 444p)