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Le yéyé

Par Richard Le Menn

Yéyé Photographie : Collage mural à Oberkampf (rue Ternaux) 2010 (boutique alasinglinglin).
J'ai une attirance toute particulière pour la mode et les 'folies du jour' qu'elle engendre, pour cette maîtresse de l'impermanence, cette constante du changement, et tous les rythmes qui lui sont associés : qu'ils soient musicaux, vestimentaires, intellectuels ou autres. Tout n'est que question de mouvements : de musiques, de danses, d'esprits, plus ou moins fins … de poésie. A chaque nouvelle génération est réinventée cette célébration.
Les yéyés marquent la mode des années 60 et 70 en France.  Comme pour les zazous ou les dadoudadoudas, leur nom vient d'une onomatopée. Pendant qu'aux États-Unis les hippies lancent les cheveux longs, chemises à fleurs et pantalons à pattes d'éléphant, les Français continuent dans une lancée, bon chic bon genre, pop initiée dans les années 50. Les femmes portent de hauts chignons, ou des cheveux longs simplement tenus par un volumineux chouchou, de très larges ceintures, des talons compensés, des jupes courtes et des habits colorés ; pendant que les hommes sont minets, portent la frange, des pantalons à pattes d'éléphant ... Le jerk et le twist ont pris la place du swing. Brigitte Bardot et Alain Delon représentent deux icônes de cette période pour le cinéma, et Claude François, Sheila, Françoise Hardi ou Jacques Dutronc pour la musique. La pilule apporte une libération sexuelle et les nouvelles technologies offrent des libertés aux artistes : avec la Nouvelle vague pour le cinéma, Paco Rabane pour la Haute couture. Les existentialistes n'existent plus mais le quartier latin et Saint-Germain toujours avec leurs cohortes d'étudiants et d'intellectuels qui lancent Mai 68. C'est une époque riche, sans chômage. C'est à ce moment que commence véritablement le bitumage et le bétonnage de la France avec constructions d'autoroutes et immeubles de type HLM. Le plastique occupe aussi une place importante dans cette société de consommation de masse que certains hippies (appelés aussi babas cool) refusent en partant loin, à Katmandou ou ailleurs dans le monde, ou en se réfugiant dans des contrées reculées comme au Larzac. Quelques lieux yéyés : Saint-Tropez, le Golf Drouot, la télévision …

Claude Françoise - Belles Belles Belles.

© Article et photographie LM


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