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The Descendants : Payne à la peine…

Par Cineblogywood @Cineblogywood
The Descendants : Payne à la peine…
En salles : Alexander Payne bénéficie d’un incompréhensible engouement de part et d’autre de l’Atlantique. Certes, ce cinéaste détient une recette efficace : un bon pitch + un acteur à contre-emploi + un sens aigu des situations et des dialogues. Résultat : About Schmidt (2002), avec Jack Nicholson en paumé retraité, ou Sideways (2005), avec Paul Giamatti et Thomas Haden Church en oenophiles déprimés. Le problème, c’est qu’aussitôt vus, aussitôt oubliés – la faute à une réalisation paresseuse, une bonne dose de complaisance à l’égard de ses sujets et une propension à courir plusieurs lièvres à la fois. Hélas, son dernier opus, The Descendants, ne déroge pas à la règle.

Pas désagréable, pas renversant
Le pitch ? Comme toujours, excellent ! Un père de famille, au décès de sa femme, part à la recherche de l’amant de cette dernière, en compagnie de ses deux filles. Prétexte à un road-movie initiatique, une comédie familiale et une quête des origines. Tiré d’un roman d’une écrivaine originaire du plus récent des Etats américains (1959), The Descendants ne convainc qu’à moitié. Trop heureux des décors rarement filmés de la sorte, trop confiant dans son sujet tire-larmes et consensuel et dans son intrigue qui multiplie des personnages inégalement habités, et trop content des yukulélé sur lesquels il a mis la main, Alexander Payne étire son film, abuse des plans limite touristiques. Et se repose uniquement sur la force de 3 atouts maîtres.
Trois atouts maîtres
1 – des dialogues extrêmement bien écrits. Dès l’ouverture, la voix off du héros incarné par George Clooney, nous prévient : « Mes amis s’imaginent qu’habiter Hawaï, c’est vivre au paradis. Comme si on passait nos journées à siroter des cocktails et surfer ». Tout le film est à l’avenant  : entre dépression et comédie, entre drame et légèreté, pour distiller un charme subtil.
2 – le décor : Hawaï. Là, oubliez tous vos clichés, et découvrez une île certes luxuriante, mais inquiétante, plutôt filmée hors des sentiers battus. Ciel bas et lourd, plages quasi-désertiques, palmiers dépressifs, trouées de nature sauvage et belle, rien à voir avec Hawaï police d’Etat ! Un décor à l’image de ses personnages, qu’Alexander Payne filme malheureusement complaisamment.
3 - George Clooney. C’est le principal atout du film. Homme entre deux âges, dépassé par les événements, ses enfants et le temps qui passe, il excelle dans ce type de rôle. Et mine de rien, construit une œuvre d’acteur qui ne comporte que très peu de déchets. Hormis Soderbergh ou les frères Coen, lui manque cependant quelques réalisateurs ambitieux et audacieux qui imprimeraient plus durablement les films dans lesquels il joue – à l’instar d’un DiCaprio. Et ce ne sera malheureusement pas le cas de celui-ci, malgré sa probable nomination aux Oscars.
Au final, un film pas désagréable, mais pas renversant, qui bénéficie de l’atout-maître George Clooney, plongé dans un décor suffisamment rare au cinéma pour y prêter attention. Quant à Alexander Payne, une fois de plus à la peine, j’attendrai le prochain !
Travis Bickle

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