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Pot Pourri

Par Thomz

J’avais vraiment envie de vous parler d’un roman de Percival Everett qui s’appelle Désert Américain (Actes Sud). Je l’avais acheté il y a quelques mois, et profitant d’une volonté féroce de ma part d’induire une rupture dans mes travaux de recherche ô combien fatigants, je l’ai lu hier. Aucun exploit là-dessus, c’est assez court, et il n’y a pas grand-chose qui malheureusement retienne l’attention.

Le début avait pourtant l’air prometteur et s’annonçait assez féroce. Voyez donc : un homme qui est en partance pour se suicider a un accident de la route qui le voit malencontreusement décapité. L’art de l’à propos. Ted Larue, professeur de littérature anglaise sans publication, qui trompe sa femme, loser fini, n’a même pas réussi à se donner la mort. Pourtant pendant le service religieux donné en son honneur, le mort se redresse et se met à marcher. Panique générale digne des émeutes de Los Angeles en 84 ! Jusque là (c'est-à-dire les dix premières pages), c’est assez drôle. Ensuite ça se corse sévèrement.

Ted Larue est mort, on l’a compris, mais c’est dans sa mort qu’il essaie de redevenir l’homme qu’il aurait du être. Bon voilà pour la morale du personnage. Mais c’est aussi une critique de l’Amérique ! On parle beaucoup du fanatisme religieux, il y a une secte qui le prend pour un démon et une autre pour le Messie ! Tout ça pour dire que les deux sont tordues. Bref, rien de neuf sous le soleil. Le problème avec ce genre de critiques c’est qu’aux Etats-Unis ça peut avoir son petit effet, genre taper dans la fourmilière, mais en France, bon on est habitué, on sait qu’aux US il y a plein de fanatiques, que c’est pas bien et qu’ils sont fous et que ça devrait nous faire réagir. La non singularité de ce type de roman paraissant allègrement en France est trop flagrante pour y retenir quelque intérêt que ce soit.

Et puis il s’attaque aussi aux médias, qui s’attaquent à la vie privée, ne respectent plus rien, sont des vautours, attraction morbide évidemment (intérêt pour un mort, c’est fin…).

Ce n’est pas mal écrit, mais ça va trop vite, les diverses approches critiques auraient peut être méritées d’être développées un peu plus, d’autant que le point de départ était assez intéressant pour qu’on continue la lecture.

Une micro note pour un roman par entièrement intéressant, beaucoup moins corrosif que la quatrième de couverture ne le laissait penser.

Pour me faire pardonner, quelques articles d’intérêt…

Un article de l'historien Tony Judt sur le problème du Mal dans l'Europe d'après guerre
Une courte "fiction" de Viken Berberian, parue dans la version anglaise du Monde Diplomatique
Une interview d'Alexander Theroux dans Bookslut à l'occasion de la sortie de Laura Warholic

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