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[Internet & Démocraties] Après la fermeture de Megaupload, les Anonymous poursuivent l’offensive sur le Web

Publié le 25 janvier 2012 par Yes

Cinq jours après la fermeture du site de téléchargement Megaupload, les « hackers » multiplient les attaques contre les institutions et les grandes entreprises comme Vivendi.

La liste des victimes s’allonge. Après avoir piraté les sites du FBI, du département américain de la justice et d’Universal Music, le collectif de « hacktivistes » -combinaison de hackers et activistes -Anonymous continue de faire des dégâts sur Internet. Il vient d’inscrire à son tableau de chasse les sites web de l’Elysée, du Ministère de la Défense et de Vivendi. Ce dernier était indisponible pendant une bonne partie de la journée, ce lundi, alors que dans le même temps des documents financiers publics (rapports annuels, communiqués de presse…) du groupe circulaient sur le web. La rumeur a même enflé sur un éventuel blocage des réseaux sociaux Facebook et Twitter, avant d’être rapidement démentie par le collectif : les pirates utilisent en effet ces canaux pour s’exprimer.

Manifestation à Paris

Ces attaques font suite à la fermeture jeudi soir, sur ordre du FBI, de la plate-forme de téléchargement et de partage de fichiers Megaupload, et à l’arrestation de ses principaux dirigeants. Elles s’inscrivent toutefois dans un mouvement de contestation plus général, après les initiatives prises par le parlement américain pour limiter le piratage sur Internet, avec les projets de loi « Sopa » et « Pipa », soutenus par Hollywood et les grandes maisons de disques. « Il s’agit davantage d’une volonté de défendre le cyberespace contre la tentative de régulation des gouvernements que de la simple défense de Megaupload et de ses fondateurs, à la réputation controversée dans le milieu », décrypte Frédéric Bardeau, auteur du livre « Anonymous, pirates ou altermondialistes numériques » (FYP éditions). Dans ce contexte, la France et la loi Hadopi font figure de cibles naturelles pour les « hackers ».

Ces attaques ne sont pas véritablement dangereuses. Mais leur succession et la rapidité avec laquelle elles sont menées surprennent. La méthode utilisée reste classique : il s’agit d’attaques de déni de services (DDOS), qui consistent à envoyer depuis un réseau d’ordinateurs infectés des centaines de milliers de requêtes sur les sites visés afin de les rendre indisponibles. La nouveauté vient de la mise à disposition des liens nécessaires pour installer ces logiciels malveillants, afin de permettre aux internautes « militants » de « mener le combat » aux côtés des « hackers ». « L’efficacité des attaques dépend du nombre de machines qui y participent », explique Renaud Bidou, de la société de sécurité Deny All.

Le phénomène pourrait s’amplifier dans les prochains jours. « Ce n’est que le début, pronostique Frédéric Bardeau. On assiste à une forme de démocratisation du hacking, comme en témoignent le nombre et la diversité des personnes enrôlées dans ce genre d’attaques». Le collectif français des Anonymous a prévu d’organiser une manifestation, début mars, dans les rues de Paris.


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