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Qui veut prendre sa place?

Publié le 25 janvier 2012 par Spartac

Qui veut prendre sa place?

Fini le fromage à pâte molle?


J'avais depuis trop longtemps abandonné mon écran. Périodede sevrage comme Hervé Torchet (qui d'ailleurs y trouve prétexte à publier unlivre)? Plutôt manque d'inspiration sans doute. Des articles, j'en ai commencé,sans aller plus loin que la présentation générale. Une fois l'idée bien fixée,le sujet était déjà obsolète. L'envie est volatile, et inversementproportionnelle à l'activité professionnelle. Les atermoiements parisiensavaient suscité mon intérêt, sans aller plus loin qu'une ébauche, et sans motivationextrême de me jeter dans ce sujet mainte fois débattu.
Alors pourquoi maintenant? Parce qu'en brisant l'armure,selon le terme galvaudé, François Hollande, à défaut de susciter monenthousiasme et ma pleine approbation, m'a fait sortir de ma léthargie. Uncomble de la part de celui qui fut très longtemps présenté comme un flan pardes Guignols condescendants. Ayant eu également sur Facebook des échanges unpeu vif avec quelques camarades de Philippe Poutou, dont la candidature à laprésidentielle m'était inconnue, tout comme sa présence dans mes"amis", il me semblait qu'une sortie de ma veille post primaire etpost coupe d'ovale était de rigueur.
Mon travail n'étant tout de même pas si prenant, c'est surla table de la salle de repos que je rédige l'interminable introduction decette chronique, faisant preuve une fois de plus de mon faible intérêt pour lasynthèse. Et chronique politique elle sera, fini les torses poilus des porteursde balle et les jambes épilées des tourneurs de pédale!
Car cette fois la campagne (présidentielle cela va de soit),est lancée. François Hollande a tiré le premier. Une charge lyrique plus queconstructive sur la finance, et le discours positif d'un président énumérantles principes d'une république irréprochable auront sans doute atténué l'imagedébonnaire à laquelle il est souvent associé. Du grand orateur que connaissaientles militants socialistes, il a cette fois montré cette facette à un plus grandnombre, forçant même l'UMP à le reconnaître, au milieu des critiques sanssurprises. Il y avait des relents mitterrandiens dans son vocabulaire, bienloin des balbutiements royalistes de 2007 ou son mois de janvier fut consacré àune quête de bravitude en Chine…
A M. Hollande le premier sang donc, suivi d'une faible et prévisibleriposte, facile lorsqu'elle s'adresse à Yannick Noah, quant le candidat de 2007s'affichait avec une superbe brochette d'exilés fiscaux et offrait le concertdu 14 juillet à Michel Polnareff. Les portes flingues selon l'expression consacréeavaient la lame émoussée et l'attaque plus redondante que constructive, à lasortie d'une séquence éprouvante pour la majorité.
Une séquence commencée par la perte d'un A dépassant sonstatut de voyelle, à un discours qui donnait de l'épaisseur à l'adversaire désignédu président, plutôt que de le voir s'effondrer. L'effet Hollande ne se démentpas encore, et la morosité semble gagner jusqu'aux proches de l'Elysée, faisantenvisager une entrée en campagne plus rapide.
Car pour Nicolas Sarkozy, le temps est compté. Serré par ladroite par une Marine le Pen toujours populaire, malgré que le chiffrage de sonprogramme se soit révélé fort incohérent, et par un François Bayrou qui en bonamateur de Lafontaine, sait démarrer à temps et droitise son discours, le présidentsortant marche sur un filin. Ajoutez à cela les perturbations d'un DupontAignan, d'un Villepin ou d'un Morin, qui bien que se voyant attribué des scoresmédiocres, voire ridicules, pourraient représenter les quelques voix manquantesen cas d'un sprint à trois, pour la seconde place.
Sans triomphalisme on se demande l'axe de sortie de NicolasSarkozy. S'étant placé dans une posture présidentielle et en ultime recoursface à la crise, afin de faire oublier ses premières années de son règne, ildispose d'une infime marge de manœuvre. Une nouvelle stratégie s'ébauchenotamment en laissant filtrer des "off" calculé sur sa possible finde règne. Une manière pour lui d'essayer de remobiliser ses troupes et de jouerla carte affective, sur ses électeurs; voulez vous vraiment me voir partir? Voulezvous vraiment d'un Hollande?
Pour l'instant la réponse reste un "oui" mitigé àHollande, qui est plus un "non" au président sortant. L'entrée enmatière de François Hollande, si elle se continue sans accrocs majeurs peutsolidifier ce "oui" sur un projet, qui ne doit pas être pavé que debonnes promesses. Car l'hypothèse d'un 21 avril inversé prend également del'épaisseur, et il ne faudra pas dans ce cas compter sur un soutien citoyend'un électorat de l'UMP, moins candides que certains électeurs de gauche en2002. Un duel face à Marine le Pen impliquerait par la suite une politiquerésolument à gauche et efficace, seul moyen de reconquérir l'électoratpopulaire, et de ne pas donner au Front National la place d'alternativecrédible.
La campagne ne fait que commencer cependant. Le président nesemble plus infaillible, jusqu'aux médias qui semblent l'avoir délaissé, et oula critique de son action est devenue plus virulente. Son interventiontélévisuelle de dimanche prochain devrait d'axer sur les mesures de sortie decrise, qui risquent de lui être plutôt défavorables, malgré un enrobage denécessité…
Des signes favorables, qui doivent se concrétiser. Il fautque le programme du PS annoncé demain soit à la hauteur des attentes dechangement. Il ne suffit pas en effet de vouloir remettre l'argent au rôled'esclave, il faudra le faire. L'attaque sur la finance est habile, rassembleuse,mais seulement si les moyens sont donnés pour lutter contre ses dérives. Il vafalloir continuer à être incisif, expliquer, et faire des propositions concrètesqui vont dans le sens du peuple et non des agences de notation.
Cependant, il ne faut pas sous estimer Nicolas Sarkozy, sonpassé est éloquent. Arriviste et traitre depuis ses débuts politiques, ildispose toujours de moyens importants, de l'appareil d'état, et nul doute quel'odeur du sang attisera son tempérament de roquet guerrier.
Depuis Londres ou je constate chaque jour les bienfaits d'unsystème libéral, je ne peux que souhaiter que mon pays choisisse une voixdifférente, refusant les diktats financiers. Il semblerait que ce soitpossible, aussi il ne reste qu'à selon les mots d'Edmond Dantès, "Attendreet espérer"…

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