Eden découvre la radio !!!

Eden découvre la radio !

Pour trouver les multiples livres que je lis, je traîne dans les librairies, je consulte d’autres blogs littéraires (alors que je ne tiens jamais compte des critiques des magazines, puisque ce sont toujours les mêmes et c’est systémiquement trop commercial et sans aucun relief), je demande aux amis, je me rends aux festivals de livres, je suis les auteurs en France et à l’étranger …

… et j’écoute la radio.

Il existe plusieurs stations qui présentent des romans, et il m’arrive fréquemment de sortir de mes sentiers battus pour lire un livre dont j’ai entendu parler (p.ex. le témoignage « deux petits pas sur le sable mouillé »).

L’une de ces rubriques que j’écoute presque quotidiennement est celle tenue par Daria sur FranceBleuAzur, « une minute pour un livre » (tous les jours vers 15.40 heures, suivi quelques minutes plus tard par un jeu qui permet aux auditeurs de gagner des livres). L’animatrice y présente un auteur ou un éditeur qui, en une minute, présente son œuvre. Cela est parfait, c’est exactement le temps qu’il faut pour savoir si on a envie de lire ce livre, et le fait que ce soient les auteurs eux-mêmes – ou les éditeurs - qui présentent les ouvrages permet de saisir immédiatement la personnalité dudit livre. C’est aussi bien que de tenir un roman entre ses mains et de le feuilleter rapidement, et même bien mieux.

Alors que je connaissais la voix de Daria j’ai eu la chance de la rencontrer en personne lors d’une soirée littéraire – elle semble être partout. Toutes deux amoureuses de livres et des personnes qui se cachent derrière les écrivains, nous avons gardé contact et elle m’a proposée de venir la rencontrer dans son studio pour y découvrir son univers – et les livres dont elle avait parlé dans sa rubrique.

J’arrive donc, un peu inquiète. D’un naturel timide, je n’ai jamais mis les pieds dans un studio d’enregistrement et n’ai en tête que cette image véhiculée par la télévision que nous avons tous, celle d’une petite pièce encombrée d’une table, elle-même encombrée de micros et entourée de personnages disparaissant sous les casques et gesticulant vivement des bras pour faire des signes aux animateurs/techniciens/invités.

J’entre donc dans le studio et suis ébahie : c’est vaste et moderne, l’ambiance est posée et sereine ! Une grande salle très propre qui contient un nombre incalculable d’écrans. Mais à quoi peuvent bien servir autant d’écrans ? Aux murs, encore des écrans, plus grands encore. Et une montre, bien évidemment.

Je suis déjà dans la salle quand j’aperçois derrière l’un des écrans (oui, encore) la tête d’un technicien qui sourit à Daria. Et les deux se parlent normalement. Moi qui pensais qu’on ne pouvait pas élever la voix! Et bien, si ! Parce que le micro n’est pas branché ! Je sais, c’est très bête d’avoir pensé le contraire, mais c’est pourtant le cas.

Je découvre alors une autre chose : toutes ces émissions de radio ne sont pas minutées.

Non, elles sont « secondées » ! Chaque petite phrase, chaque petite intervention, chaque chanson, chaque jingle est calculé à la seconde près ! Donc, si on perd du temps d’un côté, même dix secondes, il faut les rattraper, sinon le bulletin des informations (ou autre impératif) ne pourra pas avoir lieu à l’heure précise !

J’observe donc l’animatrice qui parvient à écouter d’une oreille la chanson qui passe dans le fond, celle qui est actuellement diffusée, à discuter avec le technicien sur l’organisation du minutage des prochaines séquences, tout en entretenant une conversation avec moi afin de me présenter tout de façon vivante, sans jamais quitter le chronomètre des yeux en calculant la prochaine intervention d’un auditeur. Impressionnant.

D’ailleurs, au bout de quelques minutes j’ai moi aussi l’œil rivé sur le minuteur. C’est contagieux ! Mon regard saute du minuteur actuel au prochain, mesurant le temps qu’il reste avant de passer d’une séquence à l’autre, et je m’aperçois qu’en fait, trente secondes, c’est beaucoup.

Cela paraît si simple quand on écoute à la radio ! En fait, cela demande une concentration extrême puisqu’il faut être capable d’accomplir plusieurs tâches en même temps tout en restant décontracté. Je me demande comment les hommes y parviennent, eux, qui ne sont vraiment pas multitâches ? Voilà ce qui expliquerait la présence systématique de coanimatrices à leurs côtés … (je m’écarte du sujet, là…)

Au bout de vingt minutes, je m’aperçois qu’une troisième personne est indispensable à la réalisation de cette émission, une personne cachée anonymement dans une salle séparée par une vitre : la fille qui œuvre en coulisses, tenant le standard, organisant les relations avec l’extérieur. Elle procède notamment au tri des appels entrants tandis que le technicien s’efforce de ne pas perdre le fil des séquences alors que Daria doit jongler avec les chansons, les personnes qui appellent et moi qui suis comme une petite fille dans une fête foraine !

La radio n’est pas un univers que je connaissais et j'admets qu'il faut avoir l’esprit vif, réagir au quart de tour, avoir de l’humour mais également de l’empathie.

Et moi qui suis venue ici pour des livres! Je découvre qu’il y a bien d’autres choses ! Finalement, c'est  bien plus simple de tenir un blog littéraire.

Voilà une petite expérience que je souhaitais partager avec vous, juste comme ça. Vous n’écouterez plus les émissions de la même façon …