VDV#42: puisque vous partez en voyage...

Par Olif

"Puisque vous partez en voyage
Vous m'avez promis ma chérie
De m’écrire quatorze pages
Le dernier vendredi du mois ou davantage
Pour que je voie votre visage
Baissez la vitre je vous prie
C’est affreux je perds tout courage
Soudain je déteste Paris
Le morgonneur crie : "En voiture"
Le cochon il sait pourtant bien
Que je dois rester, mais je jure
Que s’il le crie encore une fois, moi je viens
J’ai une bouteille pour seul bagage
Et tout le reste je m’en fous
Puisque vous partez en voyage
Ma chérie... je pars avec vous."*

Sur cet air-là, il va falloir prendre la route. La faute à Guillaume, celui qui a du Morgon dans les veines et la bougeotte perpétuelle, au point d'aller manger du poulpe pas encore mort trempé dans un bol de riz Corée, Bonjour le petit déjeuner! On est "nature" ou on ne l'est pas, me direz-vous. Ce qui est le cas de notre 42ème Président des VDV, j'en ai bien peur. Puisque vous partez en voyage, Guillaume, ... je pars avec vous.

Le vin fait voyager, il n'y a pas de voyages sans vins et le vin peut voyager. Trois angles d'attaque pour une thématique beaucoup plus complexe qu'elle n'en a l'air. Transports aériens ou purement cérébraux, il faut choisir. Ou pas.

J'aurais pu vous relater ma dernière croisière en Méditerranée, où il fallait boire à l'équerre dans les salons du Concordia, mais où l'eau salée a fini par remplir tous les verres. Je n'y étais pas.

© Kristof, dessinateur d'actu, turlututu chapeau pointu.

J'aurais pu vous parler du Corton Charlemagne le plus haut du monde, dégusté par Le Seb au sommet de l'Uturuncu, en Bolivie. Je n'y étais pas.

J'aurais pu vous parler de Polymnie, liquoreux des Muses qui a fait le Tour du Monde en 2008 en compagnie d'Alexandre Truffer, le romand du vin. Je n'y étais pas.

©Alexandre Truffer

J'aurais pu vous parler des baroudeuses de bouteilles de Samuel Mégnan, du domaine Aloha, qui n'hésitent pas à franchir les mers ou les montagnes, comme le nain de jardin de Monsieur Poulain père, la vérité si jument, pour aller poser dans les endroits les plus improbables. Je n'y étais pas. Enfin si, à Barbaresco, j'y étais.

J'aurais pu.

Le Mont-Blanc, vu depuis le Mont d'Or

Je vous parlerai plutôt des Alpes. Si loin, si proches, depuis le Mont d'Or, par beau temps anticyclonique automnal. Un transport aérien à bon compte, par dessus le Léman et son plafond de nuages, en ménageant sa monture et son bilan carbone. Avec de bons yeux et beaucoup de chance, on pourrait presque apercevoir la vallée de l'Arve, juste là, dans le coin, derrière, au fond.

Le Mont-Blanc, vu depuis Ayze

Plus exotique que le gringet, tu meurs. Vague cousin du savagnin, il aime bien se faire mousser à Ayze, lieu exclusif où l'on peut le rencontrer. En version tranquille, on appréciera sa belle acidité, surtout lorsqu'il est ramassé à maturité. Dominique Belluard n'est pas du genre à pratiquer autrement. Ce 2005 n'est plus à l'état larvaire, il entame même sa phase d'ascension et de plénitude. En boire une gorgée, fermer les yeux et se retrouver au pied du Mont-Blanc. Avant de grimper au 7ème ciel, à 4810 mètres d'altitude, et poursuivre son voyage...

Olif

* Puisque vous partez en voyage, de Mireille et Jean Sablon, paroles de Jean Nohain, légèrement adaptées pour la circonstance. Je pense qu'ils ne m'en voudront pas. Et en bonus, la jolie version de Hardy-Dutronc.

P.S.: aujourd'hui, thème de circonstance, c'est justement grand voyage. Direction la Loire et ses salons "bio", "biody" ou "nature". C'est quand qu'on arrive?

P.S.2: pour les montagnards qui rechigneraient à partir en voyage ou les gars de l'Ouest qui auraient des pulsions de montagne, ça tombe bien! J'ai exactement ce qui leur faut, ce week-end, dans les Alpes, à Chambéry très précisément: la première biennale des Vins de montagne ou de fortes pentes. Il n'est pas précisé dans quel sens est la pente, ni comment il faut planter le bâton, mais nul doute que cette rencontre ne soit enrichissante, avec slalom entre les tables rondes, servant à loger des orateurs prestigieux ou loger plus de 60 vignerons en dégustation, de Savoie, d'Allemagne, du Valais, d'Italie, ou encore des Pyrénées. Et peut-être un soupçon de Jura, même si la pente est plus faible...