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Alizée : “Je fonctionne beaucoup à l’humain”

Publié le 06 mars 2008 par Nicolas Koenig

Alizée : “Je fonctionne beaucoup à l’humain”Avec Psychédélices, Alizée fait souffler sur son troisième album le vent de la liberté ! Quatre ans après l’extraordinaire aventure de Moi… Lolita orchestrée par le tandem Mylène Farmer/ Laurent Boutonnat, l’ex-lolita est désormais une artiste émancipée qui a su s’entourer d’auteurs talentueux comme Bertrand Burgalat, Oxmo Puccino ou bien encore Jérémy Chatelain qui donnent une intonation beaucoup plus rock à son nouvel opus. Interview…


Alizée, tout d’abord bravo, car votre album s’inscrit dans une tendance très eighties et très intéressante à écouter…
Merci ! Je ne sais pas s’il en sera de même dans trois ou quatre ans mais aujourd’hui, je ne pourrais pas faire un album qui me ressemble plus que celui-ci !

Cela se sent. Cet album, c’est celui de l’émancipation mais aussi celui de la collaboration artistique avec Jérémy Chatelain…
Jérémy a réalisé l’album avec Sylvain Carpentier. Ils ont un peu fait le lien entre tout le monde car il y a de nombreuses petites équipes qui ont participé à cet album et Jérémy et Sylvain ont permis, malgré des univers assez différents, que tout cela soit cohérent. Chaque chanson a son univers et raconte son histoire, musicalement ou dans les textes, mais il y a toujours un fil conducteur. On passe d’une chanson à l’autre avec des pensées distinctes mais on n’est pas perdu car les chansons forment un ensemble.

Effectivement, il y a beaucoup d’auteurs d’univers différents qui se sont penchés sur cet album comme Oxmo Puccino, Jean Fauque, Daniel Darc, Bertrand Burgalat…
Ce sont des auteurs qui ont énormément de talent. Je n’ai jamais eu autant de coups de coeur que pour eux ! Ils ont une certaine façon d’écrire qui n’était pas la même mais qui s’accordait bien et j’ai vraiment été séduite. Notamment par Jean Fauque qui joue avec les mots et ceux à double sens. Je viens un peu de là puisque Mylène Farmer jouait beaucoup avec cela, sur le côté équivoque, notamment pour la sexualité. Jean Fauque est plus subtil et plus mature, il correspond mieux à mon âge actuel.

La philosophie musicale, voire artistique de cet album est très proche des eighties, non ?
Oui, j’aime ce son ! Celui du bon côté des années 80, notamment Madonna que j’ai toujours adorée, plus particulièrement à ses débuts. J’ai écouté de nombreuses choses différentes pour que ce ne soit pas cheap et que cela soit contemporain mais effectivement avec de nombreuses références aux sons des années 80. Je pense que d’ailleurs on reconnaît tout de suite quelle chanson a écrit Daniel Darc. Et, sans aucune prétention de ma part, il y a quelques sonorités qui font un peu penser à ce que faisait Blondie, une autre artiste que j’adore…

On vous reconnaît dans toutes ces chansons, il y a une véritable sincérité…
Je fonctionne beaucoup à l’humain et cet album à été basé sur cela. J’ai du mal à travailler avec les gens dont tout le monde vous dit qu’il serait souhaitable de travailler avec eux. Je ne marche pas comme cela. Je suis assez directe et franche. Si quelqu’un me plaît, je décide de collaborer avec lui, sinon je passe à autre chose. Je pense que c’est cela qui fait ressortir ma sincérité. J’ai pris le temps de pouvoir faire un album qui me plaise et qui, j’espère, va plaire. Le temps de faire bien les choses comme je le souhaite est venu. Je ne veux pas me cacher derrière quelque chose qui ne me conviendrait pas. À travers toutes les chansons, je parle rarement à la première personne. D’abord, j’ai du mal à parler de moi, même avec mes amis les plus proches, et je trouve plus intéressant de s’ouvrir aux autres. C’est comme se projeter dans des rôles comme on pourrait le faire au cinéma. Je pense que c’est important de raconter des histoires, de faire voyager les gens. On n’est pas obligé de faire un album qui raconte ses malheurs. Je n’ai pas cette conception là de la musique…

Cet album fait la part belle également à la poésie…
Oui c’est vrai, entre autres avec le titre Psychedelices. Une très belle chanson qui reflète bien tout ce qu’il y a dans l’album à mon sens. J’aime beaucoup Björk. À mon humble niveau, j’ai voulu avoir une chanson qui soit dans son univers… Psychedelices, je trouve que c’est un très beau mot. Quand on me l’a proposé, j’ai trouvé cela très fin, très subtil et très joli. En tant que titre de l’album, il résume bien son univers. Psyché pour tous les sons qui sont un peu barrés, un peu comme dans les années 80 et le courant psychédélique. Délice pour le coté pop acidulé de l’album !

Une chanson que je trouve très belle, c’est celle qui se trouve à la fin de l’album et qui parle de la maternité…
C’est la chanson qui se rapproche le plus de moi. C’est la plus personnelle. C’est celle qui raconte la vie de maman. Avec elle, je m’ouvre au public et je parle de moi. Là, je ne peux pas mentir et je l’assume totalement. C’est une de mes préférées car c’est une chanson sur ma famille. Ma fille est née juste quand je commençais à faire l’album. Jean Fauque a décrit tout cela : la naissance de ma fille et ses premiers pas. Il l’a vu grandir donc il était bien placé ! Elle clôture bien l’album car maintenant je suis une maman avec des responsabilités et j’ai basculé dans un monde d’adultes.

Source : le journal des plages


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