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Angle mort

Publié le 27 janvier 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Angle mort

A la grande question « est-il possible de contrôler les flux migratoires » ? Nous avons plutôt envie d’y substituer une seconde interrogation : « poser des sacs de sable sur les berges d’une rivière est-il suffisant pour que celle-ci ne sorte pas de son lit » ?

Restons pragmatiques. D’un point de vue juridique, un migrant en situation régulière a le droit de circuler sans aucunes restrictions au sein l’espace Schengen où les contrôles systématiques sont interdits. Lorsqu’un individu est arrêté et se trouve en situation irrégulière il est mis en garde à vue, pendant ce temps des milliers continuent leur exode à travers l’Europe.

Ensuite intervient la « délicatesse » de l’expulsion. Le droit international protège les droits fondamentaux des personnes en situation irrégulière et le regroupement familial. Un demandeur d’asile doit en théorie bénéficier d’une aide pécuniaire et d’un logement le temps que son dossier soit examiné. Mythe ou réalité ? Si l’on ajoute à cela les fraudes de plus en plus sophistiquées en termes de faux papiers et les contrôles coercitifs peu éthiques, nous voilà dans une situation bien plus que délicate.

L’impact économique des flux migratoires est quant à lui très peu quantifiable. Il s’agit dans la majorité des cas d’une économie souterraine, donc illégale, qui fait vivre ces populations en situation irrégulière. La volonté de réguler les travailleurs clandestins apparait comme nécessaire et périlleuse à la fois. Certains pays sont en manque cruel de migration. L’Allemagne par exemple, qui connait un flux migratoire négatif depuis 2009, tire la sonnette d’alarme. On a enfin pu répondre à la question que je me posais en naviguant sur le site civiweb.com à la recherche d’un V.I.E. (Volontariat International à l’Etranger) : « oh ! Pourquoi y’a qu’des offres pour l’Allemagne ? »

Restons censés. Regardons les choses telles qu’elles le sont. Le mode de vie occidental fait envie. Il suffit de regarder l’étincelle qui s’allume dans les yeux des populations défavorisées devant la projection d’une superproduction cinématographique sur la télévision du village. La frustration est palpable et compréhensible. Une grande partie des produits qui arrivent sur nos étalages viennent tout droit de SEZ (Special Economic Zones) où sont installées des entreprises spécialisées dans l’export de produits. Ces biens de consommation sont fabriqués par la main d’œuvre locale. L’envie de posséder ce que nous avons, reste la partie la plus optimiste de l’histoire. Là où l’inquiétude est la plus forte, c’est lorsqu’une population fuit un conflit comme celui de la révolution de Jasmin par exemple, ou encore les zones touchées par des catastrophes naturelles récurrentes. A la question « partir pour survivre, ou rester pour mourir ? » on vous laisse y répondre.


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