Magazine Afrique

Le FMI s’inquiète pour l’Algérie

Publié le 28 janvier 2012 par Amroune Layachi
Le FMI s’inquiète pour l’Algérie

Le FMI s’inquiète pour l’Algérie

La situation budgétaire de l’économie algérienne inquiète le Fonds monétaire international (FMI). Vendredi, l’institution monétaire a prévenu l’Algérie sur les risques que ferait peser une baisse des prix du baril sur son budget qualifié de « vulnérable ». Une baisse qui aurait des conséquences profondes sur l’économie nationale, selon le FMI. Les inquiétudes du Fonds sont contenues dans un résumé de son rapport annuel sur l'économie algérienne, publié ce vendredi 27 janvier à Washington.
Le FMI rejoint ainsi les inquiétudes exprimées depuis plusieurs mois par d’autres institutions et des experts algériens et internationaux. « À moyen terme, les cours du pétrole qui, selon les prévisions, devraient être relativement élevés, devraient maintenir un solde extérieur positif et des recettes budgétaires importantes », souligne le FMI dans son document. « L'orientation budgétaire expansionniste de ces dernières années a cependant rendu la situation budgétaire vulnérable aux fluctuations des cours du pétrole, le prix permettant d'équilibrer le budget étant aujourd'hui légèrement supérieur à 100 dollars le baril », a prévenu le FMI.
L’économie algérienne demeure en effet dépendante des recettes des hydrocarbures. Dans ses prévisions, le FMI part de l'hypothèse d'un baril à 99 dollars en moyenne en 2012.  En Algérie, « d'importants risques baissiers émergeront en cas de dégradation de la situation économique internationale et d'un repli prolongé des cours du pétrole, [...] ce qui entraînera vraisemblablement une réduction forcée des investissements publics et se traduira par un fléchissement de la croissance et une hausse du chômage », a précisé le FMI qui table sur une croissance de 3,1 % en 2012, après 2,5 % en 2011. Ce chiffre est inférieur aux prévisions de la Banque mondiale publiées le 18 janvier. Elles tablaient sur une croissance de 2,7 % en 2012.
Selon le FMI, les recettes de l'État issues du pétrole devraient représenter 24,8 % du produit intérieur brut en 2012, en baisse par rapport aux 27,4 % de 2011. Résultat, le déficit budgétaire se creuserait à 6,0 % du produit intérieur brut, contre 4,0 % l'année précédente. Dans ce contexte, le FMI recommande au gouvernement algérien « de diversifier l'économie, d'améliorer le climat des affaires, de faire reculer le chômage et de réduire les vulnérabilités à moyen terme ». « L'investissement public devant jouer un rôle moins dynamique dans l'économie, le secteur privé devra devenir un moteur plus puissant de croissance et de création d’emplois », a-t-il rappelé.
C’est la première fois depuis plusieurs années que le Fonds fait état de telles inquiétudes concernant l’économie algérienne. L’Algérie a toujours été considérée comme un bon élève du FMI, grâce notamment à de bonnes performances macroéconomiques et une bonne maîtrise de la dépense publique. Mais depuis les émeutes de janvier 2011, le gouvernement a multiplié les dépenses pour maintenir la paix sociale. Une politique qui commence à montrer ses limites.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Amroune Layachi 398 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte