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Le spleen des machines # 2 : Chloé

Publié le 06 mars 2008 par Sami Battikh
A l'automne dernier, la Djette Chloé a sorti un album de saison, "The Waiting Room", qui vous donne envie de danser toutes la nuit dans les feuilles mortes. Alors quand le thermomètre redescend, on le réécoute. Et on en parle enfin avec l'intéressée, plutôt intéressante. Rencontre sur la toile.


Chloé - Barshov
Ton label s’appelle Kill The DJ. Pourquoi tous les tuer ?
Parfois il faut savoir détruire et remettre en question certaines choses pour aller plus loin, pour ne pas rentrer dans l'image d'Epinal de Dj. D'ailleurs, Kill the Dj signe des projets assez variés sans limite de style, on fonctionne plus par coup de coeur. On sort l'album de Remote en avril, duo électro, et à la rentrée prochaine un groupe punk-rock anglais, Battant.

Le monde des DJ, macho ou résolument ouvert ?
Vouloir "tuer le Dj" c'est vouloir  également remettre en question tout ça : tuer l'image répandue du Dj ;  mais franchement ça avance à petits pas. J'ai l'impression parfois que certains djs  sont dj pour d'autres raisons que pour la musique et la faire partager. Je n'ai pas à juger, chacun doit savoir pourquoi il entreprend de faire les choses.

undefinedQu’attends-tu dans la salle d’attente (The Waiting Room) ?
L'idée de "salle d'attente" est la possibilité d'un sas, un lieu vide, impersonnel, où on peut rester sans peur avec soi-même, sans notion, sans pression de temps. Nous vivons dans un monde où tout va très vite, où il faut se lever tôt, gagner de l'argent, faire du profit, mais finalement si on prend la peine de se pencher un peu sur la finalité de tout ça, qu'est ce que cela nous apporte sur le plan individuel d'abord, et sur le collectif d'autres parts. Est ce que le monde est meilleur? Est ce que les gens sont sinon heureux, au moins
mieux nourris, mieux logés?

Par exemple, j'ai eu longtemps la culpabilité de me lever tard même quand je jouais dans des clubs jusqu'à 6-8 heures du matin. D'un côté j'avais ce sentiment de culpabilité et de l'autre je me trouvais des circonstances attenuantes, le même sentiment que quand on sèche l'école un jour, on ne profite pas du moment parce qu'on se sent tellement coupable...On nous apprend très petits à culpalbiliser pour
cela.  Pourquoi faire?

Ta vie a changé ?
J'ai abandonné le droit parce que je ne voyais pas ce que ça m'apportait intérieurement, et donc je ne voyais pas ce que je pouvais apporter aux autres. La musique m'apporte beaucoup et rien que pour cette raison, je suis sûre que cela apporte un peu à d'autres.

J'aime l'idée de  prendre mon temps pour réfléchir, pour cela il faut se créer un endroit serein dans sa tête, une salle dépourvue d'objets et de slogans, d'informations. Il faut accepter de se démunir un peu pour atteindre à l'essentiel.

C'est à l'inverse de ce qui se passe en ce moment, il y a une telle pression sur les gens pour qu'ils  consomment, consomment et l'indice de consommation prouve la morosité ou le bonheur d'une nation!
Franchement, si on prend 2 secondes de réflexion :  où sommes nous? de quoi on nous parle?  Qui dit pression dit possibilité d' implosion... ou explosion.

Voir aussi : Le spleen des machines # 1 : DJ Krush



Chloé - Barshov


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