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[Critique] LE STRATEGE (Moneyball) de Bennett Miller (2011)

Par Celine_diane
[Critique] LE STRATEGE (Moneyball) de Bennett Miller (2011)
Le sport a toujours inspiré les cinéastes. Des renaissances inespérées (The Wrestler d’Aronofsky) aux chutes inattendues (Million Dollar Baby d’Eastwood), les films autour de la figure du sportif ont souvent été un terrain privilégié pour les leçons de vie, et de cinéma. Côté coulisses, ils sont plus rares. Plus rares encore à se montrer passionnants. Avec Le Stratège, le tranquille Bennett Miller (3 films en dix ans dont le remarqué Truman Capote) signe une sorte d’anti Enfer du dimanche de Stone, version baseball. A l’instar de Billy Beane, manager des Oakland Athletics, équipe sur le déclin, il a su s’entourer des bonnes personnes : un Brad Pitt inspiré, en révolutionnaire qui s’ignore, Jonah Hill- piqué à Apatow- dans un formidable contre-emploi, et deux scénaristes virtuoses (Aaron Sorkin de The Social Network, et Steven Zaillian). Aussi, un livre : Moneyball, écrit par Michael Lewis, ouvrage qui mixe sport et économie et qui est venu changer les règles de toute une industrie : mentalités, tactiques, regards. Cocktail gagnant.
Le film, lui, en plus d’offrir une plongée excitante dans les dessous du baseball (captivante même pour celui qui n’y connaît absolument rien), raconte une belle histoire : celle d’un homme, abonné à l’échec, qui, à force de persévérance, finit par trouver la victoire (essentiellement personnelle d’ailleurs). Pas question cependant pour le cinéaste de déballer les tics habituels du genre ; il n’y aura donc pas d’embrassades dans les vestiaires, d’ambiance virile, de ralentis poussifs sur les bras levés des vainqueurs. Rien de tout cela. Seulement les yeux d’un homme qui a su y croire lorsque tous le disaient perdu, la sobriété des victoires silencieuses, une mise en scène discrète, mais précise. " Mon horreur de la défaite est bien plus grande que mon envie de victoire. Ca, c’est la différence " dit Billy Bean dans Le Stratège. C’est cette philosophie, adoptée d’un bout à l’autre par Miller, qui transforme une œuvre a priori anecdotique, en puissant moment de cinéma.
[Critique] LE STRATEGE (Moneyball) de Bennett Miller (2011)

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