La Horde Sauvage

genre: western (interdit aux - 12 ans)
année: 1969
durée: 2h25

l'histoire: 1913. Déguisés en soldats, Pike Bishop et sa bande de hors-la-loi cherchent à s'emparer de la paie des ouvriers de chemin de fer. Mais Deke Thornton leur tend un piège. Pour se refaire de leur coup raté, Pike et ses hommes s'allient à un chef mexicain pour attaquer un convoi de l'armée américaine.

La critique d'Alice In Oliver:

Encore une fois, Sam Peckinpah est un réalisateur qui déteste la violence. Paradoxalement, ses films sont souvent très violents.
Et La Horde Sauvage, produit en 1969, n'échappe pas à la règle. C'est l'un des meilleurs crus du cinéaste, en tout cas, son meilleur western.
Mieux encore, La Horde Sauvage peut se targuer d'appartenir aux références du genre, et plus largement, aux classiques du septième art.

Au niveau du casting, on retrouve quelques acteurs bien connus du cinéma américain: William Holden, Ernest Borgnine, Robert Ryan, Warren Oates et Edmond O'Brien. Dans La Horde Sauvage, tous les personnages semblent définitivement irrécupérables. Tous les protagonistes sont mauvais, Sam Peckinpah variant les portraits, en passant par des bandits notoires, des salauds de mexicains, des poivrots, des chasseurs de primes sans foi ni loi, des militaires sans vergogne et même des enfants qui semblent dépourvus de toute humanité.

D'ailleurs, le film s'ouvre sur un réglement de compte dans une petite communauté et tourne rapidement au massacre.
C'est une séquence qui annonce déjà le carnage à venir. Avec la Horde Sauvage, Sam Peckinpah nous présente sa vision de l'humanité: des hommes violents, dénués de remords et prêts à s'entretuer pour quelques poignées de dollars.

Au niveau de la mise en scène, Sam Peckinpah utilise beaucoup les ralentis: pour le réalisateur, c'est une façon comme une autre de se focaliser sur les meurtres et leur cruauté. Le sang est d'ailleurs omniprésent de ce long métrage.
Vous l'avez donc compris: La Horde Sauvage est un western très violent. D'ailleurs, le film sera interdit aux moins de 18 ans au moment de sa sortie en France.

Encore une fois, La Horde Sauvage est un film nihiliste et sans espoir. Ici, tous les personnages sont cruels et uniquement attirés par l'appât du gain. Ils le paieront tous de leur vie lors d'une séquence finale tournant à la tuerie générale.
Pour Sam Peckinpah, c'est aussi une façon de nous montrer des populations civiles plongées dans la violence.

En dehors des bandits, des militaires et des riches propriétaires prêts à s'entretuer, les femmes et les enfants sont loin d'être des pauvres petits innocents.
Eux aussi participent à la guerre et n'ont pas peur de prendre les armes pour régler leur compte. On en revient donc toujours au même: la corruption, le meurtre, l'argent et le pouvoir sont des notions qui semblent régir la conquête de l'Ouest américain. Tel est le terrible constat de la Horde Sauvage.
C'est évidemment un long métrage qui inspirera plusieurs générations de cinéastes. Mieux encore, le film de Sam Peckinpah n'a pas pris une ride et supporte plutôt bien le poids des années. Bref, un immense western !

Note: 19/20

La Horde Sauvage (1969) - Scène finale