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Roue libre à Honolulu

Par Borokoff

A propos de The Descendants d’Alexander Payne 3.5 out of 5 stars

George Clooney, Shailene Woodley - The Descendants d'Alexander Payne - Borokoff / Blog de critique cinéma

George Clooney, Shailene Woodley

A Hawaii, Matt King, un avocat, apprend que sa femme vient d’être victime d’un terrible accident de jet-ski qui la laisse dans le coma, entre la vie et la mort. Tandis qu’il doit s’occuper seul de ses deux filles de 10 et 17 ans, Matt apprend par Alexandra, son aînée, que sa femme entretenait une relation adultère dont il n’avait même pas soupçonné l’existence. Accompagné ses deux filles et d’un ami d’Alexandra, il décide de partir à la recherche de cet homme…

Adapté d’un roman éponyme et à succès de Kaui Hart Hemmings, The Descendants (Editions Jacqueline Chambon, 2012) décrit la descente aux Enfers tragi-comique d’un homme ordinaire qui découvre qu’il a été trompé tout en ayant à gérer ses deux filles dont l’une est en pleine crise d’adolescence.

Matt King (George Clooney) est le descendant d’une famille de colons américains et de l’aristocratie polynésienne qui régnait sur l’archipel avant l’annexion par les Etats-Unis. Propriétaire de plusieurs hectares de terrains vierges sur l’île de Kauai, il est prêt, au début du film, comme ses cousins, à livrer en pâture cet héritage à des agents immobiliers peu scrupuleux de massacrer ces paysages somptueux pour y construire des hôtels.

The Descendants est un film déstabilisant à plus d’un titre. D’abord, parce qu’on n’est pas habitué à voir George Clooney faire tomber le smoking pour la chemise hawaiienne. Son élégance et sa classe légendaires sont remplacées dans The Descendants par un style vestimentaire rudimentaire à la limite du laisser-aller. Et Clooney, en père de famille dépassé par les évènements, par la douleur de ses filles, la colère et la rancœur tenaces de son aînée envers sa mère et par ses propres états d’âmes, est très convaincant.

Il campe tantôt avec humour tantôt avec mélancolie un père de famille partagé entre la tristesse et le désarroi de découvrir qu’il est cocu et que sa femme était tombée amoureuse d’un agent immobilier et l’envie d’aller de l’avant avec ses filles.

Aussi tragiques qu’ils puissent paraitre, les affres de Matt King sont décrits avec une distance et un sens de la dérision étonnamment comiques qu’incarnent avec brio Clooney. L’actrice qui jeu Alexandra (Shailene Woodley) est elle impressionnante de maturité et de maitrise dans son jeu. En revanche, on se demande l’utilité du personnage de Sid dans l’histoire, l’ami d’Alexandra.

Avec sensibilité et un sens aigu de la mise en scène, de la direction d’acteurs et de la lumière (la photographie de Phedon Papaichael rend bien la grisaille humide d’une saison de pluies à Hawaii), le réalisateur de Sideways mélange subtilement les genres, de la comédie au polar, de l’étude psychologique au drame intimiste et familial.

Et malgré quelques longueurs (à la fin surtout où les scènes à l’hôpital et la chute font tomber le film dans un pathos qu’il avait su admirablement éviter jusque là), les aventures rocambolesques d’un Clonney en roue libre sont assez jubilatoires à suivre, comme le choix des musiques hawaiiennes au ukulélé qui les accompagnent.

Mais derrière l’humour et l’ironie avec lesquels Payne décrit un drame familial, The Descendants est surtout l’histoire d’une remise en question existentielle, le portrait d’un anti-héros passif et à côté de ses pompes mais qui découvrira, à l’aube de la cinquantaine, qu’il sait désormais (et enfin) ce qui compte pour lui…

http://www.youtube.com/watch?v=GAvM2-rpVu0

Film américain d’Alexander Payne avec George Clooney, Shailene Woodley… (1 h 50)

Scénario de Jim Rash, Nat Faxon et Alexander Payne : 2.5 out of 5 stars

Mise en scène : 3.5 out of 5 stars

Acteurs : 4 out of 5 stars

Dialogues : 3 out of 5 stars

Compositions : 4 out of 5 stars


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