Magazine Côté Femmes

Et si on sortait du piège ?

Publié le 31 janvier 2012 par Alisabel

J'ai voulu, en témoignant durant bientôt 6 ans, montrer qu'en tant que parent  il est bénéfique d'apprendreà  se faire confiance, à écouter son instinct et son enfant, et se laisser guider par la nature et le bon sens.  En retour j'ai reçu de nombreux messages de parents que mes écrits ont aidé à cheminer vers un autre mode de relation à leur enfant, voire un mode de vie différent. J'espère que cette fois aussi, mon message saura toucher certaines et certains d'entre vous. Merci de ne voir dans le texte qui va suivre aucun jugement personnel. 

Après 6 ans à vous bassiner (et je choisis mes mots) avec l'élevage de bibous sans couches, élevés sous la mère, garanti sans poussette/doudou/lit à barreaux , je crois avoir assez parlé des avantages immédiats et incontestables pour l'enfant de ce mode de maternage au plus proche de notre nature.

Par extension j'ai aussi évoqué à de nombreuse

s reprises les démarches de logique écologique et de simplicité volontaire dans lequelles s'inscrivent ces pratiques 

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2012, la grande crise est là , avec régulèrement de nouveaux scandales sanitaires ou arnaques industrielles découverts, il est temps d'aborder tous ces thèmes sous un autre angle : celui de l'autonomie.

Pas celle des enfants, la nôtre , celle des parents. 

Autrefois nous vivions de façon solidaire, les habitats étaient groupés, les générations cohabitaient, dans un partage le plus souvent équilibré des tâches et travaux quotidiens.

Dans nos sociétés traditionnelles, les femmes travaillaient en gardant leurs enfants près d'eux, avec l'appui des autres femmes de leur groupe quand cela était nécessaire. L'allaitement était la norme, les substituts difficiles à trouver. Dans de larges parties du monde les couches et langes étaient inconnus, les bébés mangeait à peu de choses près la même chose que leurs parents.

Puis le "progrès" est arrivé, l'industrialisation aussi, et en moins de cent ans tout a changé.

Nos économies se sont basées sur une croissance que l'on rêvait aussi infinie qu' indispensable.

Notre société nous a amenés graduellement à devenir de plus en plus rentables économiquement parlant, quand je dis "nous" , je parle de vous et moi, des êtres humains.

Maintenant nous vivons ensemble, mais isolés, dans des villes, coupés du support de la famille étendue. Le quotidien, pour bien des parents, consiste à consacrer la plus grande partie de son temps (1) à exercer une activité rémunérée, qu'elle soit gratifiante ou non du point de vue personnel.

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Les bons soins maternels ne pouvant plus être prodigués en temps réel, ils sont remplacés par toute une batterie de produits de grande consommation, qui représente au vu des 830 000 naissances annuelles françaises (pour ne parler que de ce pays) un marché colossal de 990 millions d'euros (2) : biberons, couches, doudous, laits artificiels, tétines, attache têtines, stérilisateurs, transats... la liste est trop longue pour moi. 

Par une communication subtile, manipulatrice, répétée, et dangereusement efficace, menée dès le berceau en ce qui concerne ma génération,  mais aussi grâce à de honteux lobbying , des multinationales richissimes sont parvenues :

1) à nous faire inverser dans notre schéma mental, le produit de premier choix et son substitut (je parle de l'allaitement maternel, proposé comme une alternative non indispensable au biberon ),

2 ) à nous faire croire qu' utilisant massivement des produits vantés pour leurs qualités, nous faisons le meilleur choix pour notre enfant, alors que c'est factuellement faux  (la liste est longue : vaccins toxiques, couches jetables irritantes, biberons au BPA, yaourts aux hormones de croissance, produits sucrés etc.... )

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C'est ainsi qu' en quelques générations seulement , nous avons mis des trésors aussi précieux que la santé et le futur de nos enfants, entre les mains de grands groupes industriels.

Pour quel bénéfice ? Celui des actionnaires,ok on sait.  Et le nôtre ?

Non, parce que vous n'avez pas cru qu'à 990 M€ c'était uniquement du bien de l'humanité dont on se souciait, n'est ce pas ?

Qu'ont gagné les parents en abandonnant la production autonome de tous ces bienfaits ?

La liberté nous dit on, celle notamment d'aller travailler plus pour gagner plus ( je ricane tout de suite ou on attend la fin de l'article ?)

Travail qui servira donc à payer cette quantité de substituts , et tous les besoins corollaires que leur utilisation engendre : médicaments, matériel additionnel, compléments alimentaires etc.... Toutes choses que notre mode de vie, et la publicité déloyale des industriels, nous ont rendus indispensables.

Là où nos grands médias (tirant leurs revenus, je le rappelle , de tous ces groupes industriels) , et nos féministes version Badinter  (qui ne recherche que le bonheur des femmes, et des copieux dividendes (3)) nous vendent de la "liberté", j'ai beau retourner la question dans tous les sens, je ne vois qu'un asservissement :

- dépendance pour nourrir son enfant : aller acheter des boites de lait hors de prix + de l'eau + des biberons + etc... plutôt que de soulever son tee shirt... la même réflexion vaut pour les couches jetables, les petits pots et autres produits d'alimentation infantile, et la puériculture;

- asservissement financier : ça revient à combien en 2012 tout ça ? En 2007 j'avais estimé l'économie réalisée par le maternage et l'hni à 1800 € sur 1 an, on m'avait dit que j'étais loin du compte....convertissez ça en heures de travail, vous verrez  quel est le coùt de cette pseudo liberté que l'on nous vend.

- non sécurité de l'approvisionnement : mes nénés, sauf accident, seront toujours là. Si demain un nouveau virus foudroyant décime les troupeaux de vaches européennes (4), quelle seraient les conséquences pour les bébés et jeunes enfants ? Et un blocus routier de plusieurs semaines ?

En conclusion, allaiter votre bambin, lui faire manger vos bons petits plats équilibrés, et lui permettre de vivre sans couches, ce n'est pas seulement lui donner le meilleur lait, la meilleure nourriture, et la meilleure hygiène pour ses fesses.

C'est aussi faire de lui, et de vous, autre chose qu'un consommateur asservi : un être beaucoup plus libre dans un monde un peu plus propre.

Alors si on changeait de paradigme?

 A l'heure où notre futur et surtout celui des nos enfants semble bien sombre, entre destruction environnementale; maladies dues à la pollution, réduction de nos droits et libertés, menaces sur notre droit à une vie digne (5)

Il est temps de se prendre en charge, et d'amorcer un changement par une autre consommation , une moindre consommation, plus respectueuse de l'humain et de la planète.

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Notre consommation est un pouvoir, a nous de l'utiliser à bon escient.

Il n'appartient qu'à nous de sortir du piège, organisons nous.... 

Et pour être tout à fait cohérente avec mes choix de vie et mes écrits, je tiens à dire que cet article a été écrit  sur un vieux pc fatigué, préalablement laissé 30 minutes au frigo (pourri aussi) dans l'espoir d'éviter sa surchauffe. Authentique.

  (1)  je vous conseille chaudement ce film : http://www.youtube.com/watch?v=e6NbIiRlTN8

(2) source  http://mariannedamit.blogspot.com/2009/03/le-marche-de-la-puericulture-en-2008.html

(3) un éclairage financier sur les propos de la mère Badinter, en toute innocence : http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=7135

(4) hypothèse hautement probable, on est pas passés loin de cette catastrophe avec l'encéphalite spongiforme bovine.

(5) petit condensé de vidéos qui vont vous informer : http://acampadamontpellier.blogspot.com/p/videotheque-indignee.html


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