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Je vous emmène au bout de la ligne, de Rodolphe Macia et Sophie Adriansen

Par Litterature_et_chocolat @HeleneChoco

Un voyage savoureux!

Je vous emmène au bout de la ligne, de Rodolphe Macia et Sophie AdriansenAvoir pour guide Rodolphe Macia n’est pas le moindre des plaisirs de cette lecture réjouissante et pétillante de gaité. Conducteur de métro sur la ligne 2 (Nation – Porte Dauphine), ce fringant observateur égrène les anecdotes qui jalonnent son quotidien et raconte l’histoire du métro, avec une légèreté teintée d’un humour désopilant.

Des grillons dans le métro…

Au rythme des stations de la ligne 2, Rodolphe Macia dévoile les petits secrets qui, chaque jour, pimentent ses journées de travail. Saviez-vous, par exemple, que les souterrains hébergent, grâce à une température ambiante variant entre 27°C et 34°C aux heures de pointe, une colonie de grillons? Ou encore que lorsqu’un tagueur est arrêté, la RATP est en mesure de prouver l’antériorité de ses méfaits, photographies et analyses d’experts à l’appui? Les deux auteurs prennent un plaisir manifeste à lever le voile sur les mystères insoupçonnés et rocambolesques que recèle le Métro parisien.

Y-a-t-il un conducteur dans le train?

Le récit ne regorge pas seulement d’anecdotes. Le métro, c’est aussi l’automatisation et la technologie qui gagnent du terrain. Sans partir en campagne contre la modernité et le progrès, Rodolphe Macia en dénonce les limites : lorsque vous faites un malaise dans une rame ou sur le quai, le conducteur intervient rapidement. Peut-on compter sur les voyageurs des trains  automatisés pour vous soulager dans l’attente des secours? Y sont abordés des sujets sérieux, voire polémiques, comme les grèves de la RATP, les trains qui s’arrêtent à quai de nombreuses minutes (“mais enfin, pourquoi ne démarre-t-il pas?!”)… Je vous emmène au bout de la ligne, c’est aussi une mine d’informations qui apporte un éclairage nouveau et humanise les trajets de millions de parisiens.

Épiés, les usagers? Peut-être… Observés? Assurément!

Si vous pensiez que la foule qui envahit chaque jour les trains et les quais préservaient votre anonymat, vous en serez pour vos frais. Préservés de la fureur et du bruit, à l’abri dans leur cabine de pilotage, les conducteurs remarquent les moindres faits et gestes. Le visage des gens pressés qui reflète une vraie terreur à l’idée de rater le train à quai; les suicidaires qui errent sur le quai en guettant leur heure; ou encore la jeune fille qui pleure sur un banc. Habitués des souterrains parisiens, vous vous reconnaitrez certainement dans les portraits que dresse avec finesse Rodolphe Macia.

Rodolphe Macia aime son métier, en témoigne ce livre succulent, co-écrit avec Sophie Adriansen. En ces temps troublés, une telle passion, communicative de surcroît, est d’autant plus précieuse qu’elle se fait rare. En refermant le livre on se dit que le temps de trajet de la ligne Nation-Porte Dauphine est trop court, décidément.

JE VOUS LE CONSEILLE SI…

… vous avez déjà, ne serait-ce qu’une seule fois, pris le métro parisien. Si vous aviez détesté cette expérience, il se peut que vous changiez d’avis; et si d’aventure vous appréciiez déjà ces trajets quotidiens, vous allez les adorer!

EXTRAITS :

Au temps pour l’anonymat du métro : les usagers ne sont pas invisibles aux yeux acérés des observateurs!

Oui, je vous vois, je vous observe, je vous épie. Je vous donne des prénoms, je vous attribue une origine, une profession, un conjoint, des enfants ou une perruche, un drame ou une bonne nouvelle, une histoire en somme.
Cela changera-t-il quelque chose en vous, la prochaine fois que vous prendrez le métro? Aurez-vous davantage conscience de l’image que vous véhiculez, de l’idée que l’on peut se faire de vous, de la case dans laquelle vous entrez?



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