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ACTA : tous en prison !

Publié le 31 janvier 2012 par Alteroueb

Depuis le fameux 19 janvier, pas un jour ne passe sans que l’actualité n’aborde le vaste sujet d’internet. La réalité est qu’un bras de fer monumental s’est engagé entre les «institutions» au sens large et une petite catégorie d’utilisateurs suffisamment informés pour alerter des tenants et aboutissants des différents projets de réglementation et de contrôle de ce qui passe dans les tuyaux du net. Ainsi exposé, le manant de passage ici pourrait penser être en présence d’un énième billet pour geek boutonnant. Il n’en est rien : le sujet est éminemment politique parce qu’il concerne notre vie de tous les jours, parce qu’il touche à l’aspect le plus fondamental de nos sociétés dites moderne : la liberté.

Dans la guerre qui se dessine, on fourbit ses armes : HADOPI, SOPA, PIPA, etc… Maintenant, il y a ACTA, pour Anti-Counterfeiting Trade Agrement. En France, ce traité international, élaboré depuis plusieurs années dans le plus grand secret par de sombres représentants de 39 pays, a été adopté le 26 janvier. Son objet ? Les infractions au droit d’auteur. Mais le sujet est trop vaste pour le résumer en quelques lignes. Pour appréhender ACTA, je vous conseille vivement d’aller au bout des 6 minutes de cette présentation explicite des plus limpides.

Cela permet de remettre bien des faits dans une perceptive différente.

Revenons au 19 janvier. Megaupload est fermé à grand renfort de médias, abreuvés par les lobbys et l’industrie du disque de propos et commentaires mensongers et déplacés sur l’activité et la personnalité de Kim Schmitz Dotcom et ses comparses, accusés des pires crimes, d’agissements sordides, d’un train de vie honteux, construit sur le bien d’autrui…

Pour ACTA, pour la seule reproduction de cette illustration certainement protégée par un copyright, je risque la fermeture de mon blog...
Une grossière manipulation. On sait aujourd’hui que Mégaupload était en mesure de lancer, 2 jours plus tard, une offre de téléchargement «légal» rétribuant directement les artistes, c’est à dire sans passer par les Majors et autres institutions de profiteurs. Comme l’image parle plus qu’un long discours sur les conséquences de cette modification de répartition des fruits de la création, je vous laisse contempler ces quelques chiffres. A vous de trouver les vrais raisons de cette fermeture.

C’est la guerre, et le terrain actuel, c’est internet. D’un coté, il y a une industrie privée qui s’est mis le monde politique (et complètement incompétent sur le sujet) dans la poche, en lui amenant sur un plateau un instrument de contrôle d’un outil de communication planétaire réputé jusque là totalement in-maîtrisable. De l’autre, il y a une nouvelle forme de résistance, solide, ultra technique, efficace et médiatique, politiquement mature, insaisissable et déterminée, les Anonymous. Les tentatives de salir leur image, de les faire passer pour des pirates, des voyous, des irresponsables, des criminels qui se cachent sous leurs masques n’y feront rien : ils sont le seul contre-pouvoir actuel disposant d’une capacité de nuisance à la mesure des attaques subies par la démocratie et la liberté individuelle… Il y a 22 règles (pas de liens, vous comprendrez pourquoi, mais pour l’heure, Google vous les livrera encore) qui régissent leurs actions et permettent de percevoir les usurpations et les manipulations des puissants : pas de violence, pas de dégradation, pas d’action contre les journalistes, les circuits et relais d’information… Et, en toute circonstance, rester cool.

C’est la guerre, et elle finira par déborder de l’internet, parce qu’en fin de compte, c’est l’avenir de la démocratie et l’évolution des libertés telles que nous les connaissons actuellement qui se jouent. Il n’y a aucune paranoïa dans ce constat, il y a une réalité globale, qui dépasse les frontières : le partage, quel qu’il soit, quel que soit son objet, sera payant, ou ne sera pas, ou sera puni. Une chose est absolument sûre : avec un tel arsenal de censure, les révolutions arabes n’auraient jamais vu le jour, et c’est bien de cela qu’ont besoin nos dirigeants : d’avoir les mains libres.

Ou qu’on se trouve, il va falloir se serrer les coudes.


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