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Ces âmes chagrines

Publié le 01 février 2012 par Lorraine De Chezlo
CES ÂMES CHAGRINESde Léonora Miano
Roman - 275 pages
Editions Plon - août 2011
L'Intramuros de l'Hexagone, et deux frères qui vivent des vies bien différentes. Antoine Kingué, alias Snow, rêve de gloire et de jet set. Maxime, lui, programme un retour au pays, le Mboasu. Tous deux trimballent une vie familiale décevante, avec le manque d'une mère qui les a plutôt confiés à leur grand-mère. Regrets d'Antoine, rancoeur des souvenirs des vacances au Mboasu où sa mère l'envoyait, cette terre subsaharienne qu'il ne sent pas comme la sienne. Il cache sa douleur, ses sentiments, prenant l'habitude d'en vouloir à la Terre entière, exploitant les revenus de sans-papiers qu'il aide pour leur identité, comme son propre frère Maxime.
Léonora Miano. Des retrouvailles. Une écriture dans mon souvenir tranchante, cruelle, acerbe. Avec "Ces âmes chagrines", je n'ai pas tout à fait retrouvé l'écrivain que j'attendais, la violence de ses mots est ici embuée de mélancolie. C'est très doux-amer, ancré dans les réalités actuelles occidentales pour certains enfants de la diaspora africaine (sans qu'elle soit jamais ainsi nommée, mais c'est tout comme), malgré la précaution et le soin apporté par l'auteure à nommer des lieux anonymes et imaginaires, si proches de nos territoires familiers.
Extrait :"Les deux frères ne se dirent pas qu'ils venaient de se parler à coeur ouvert pour la première et dernière fois, qu'ils n'avaient rien à partager, pas même la douleur. Le sang n'était pas de l'eau, mais il était impuissant à lier ceux que tout opposait."

J'ai donc regretté la hargne de sa plume, et aussi le fait que j'aie trop difficilement cerné la personnalité de Maxime. Au delà des regrets, cela reste une lecture intéressante, intelligente et très humaine. Intéressante par sa volonté de décrire en rentrant dans le quotidien et dans l'âme d'un personnage par ailleurs haïssable. Intelligente parce que comme toujours, tout est mesuré et juste dans les constats sociaux que Léonora Miano fait au travers de ses personnages. Humaine parce que la relation, ou plutôt la non-relation fraternelle et filiale est, en creux, ce qui fait l'épaisseur du roman.
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