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Gonjasufi – MU.ZZ.LE [2012]

Publié le 02 février 2012 par Feuavolonte @Feuavolonte

gonjasufi.muzzleGonjasufi
MU.ZZ.LE

Warp
États-Unis
Note : 7/10

par Williams Fonseca-Baeta

La méditation aura été de courte durée pour le poète soufiste, Sumach Ecks. L’Américain revêt pour une deuxième fois les traits de son alias artistique, Gonjasufi, et récite quelques vers aux mélodies psychédéliques sur MU.ZZ.LE, un disque teinté de mystères.

Les prières de A Sufi and a Killer, le premier album de Gonjasufi sorti en 2010, avaient fait le tour de la blogosphère musicale de l’époque. L’artiste avait eu un coup de pouce de la part de son ami, le réputé producteur d’électro Flying Lotus. Ce dernier avait produit pour Sumach Ecks des morceaux comme Ancestors, une planante ode ésotérique. Gonjasufi avait insufflé à ses morceaux des paroles mystiques au caractère parfois philosophique. «I wish I was a sheep, instead of a lion. Cause then, I wouldn’t have to eat the animals that are dying», cantonnait-il dans Sheep.

Le lion n’a pas changé son discours depuis. En fait, Sumach Ecks reprend les modèles de certains morceaux figurant sur son premier disque pour en faire un tout dans MU.ZZ.LE. Le résultat n’est pas mauvais, il est cependant moins éclectique. L’artiste ne sort pas de sa zone de confort, mais en profite pour faire ses meilleurs morceaux dans le genre psychédélique simpliste. Dans cet album, Gonjasufi atteint son nirvana psychique. Son monde est construit à la perfection. Et il est facile d’y entrer sous certaines conditions.

L’entrée au paradis du soufisme nécessite des rituels préparatoires. Autant vous prévenir, il est impossible de s’aventurer sur ce disque avec une oreille rationnelle ou sobre. Les chansons de Sumach Ecks s’adressent aux mystiques. À vous de trouver comment vous libérer de l’hémisphère gauche de votre cerveau. Quand cela sera chose faite, chaussez les souliers de votre imagination, la ballade commence sur White Picket Fence.

Sur une lente progression, la musique monte jusqu’à vos oreilles. La voix de Sumach Ecks semble éloignée. Et à mesure qu’elle se distancie, le volume des instruments augmente. Puis, vient le magnifique morceau, et probablement, le meilleur de l’album, Feedin’ Birds. L’artiste reprend le micro avec un ton plus clair. En entrée de jeu, le soufi reprend une de ses paraboles préférées. Confronté à son instinct de survie, il ne comprend pas pourquoi il devrait accepter de laisser vivre les autres. Sa complainte est interrompue par une voix féminine quasi divine l’ordonnant de nourrir les oiseaux. Cet acte lui vaudra la salvation de son âme.


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