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Lana Del Rey -­ Born to Die [2012]

Publié le 02 février 2012 par Feuavolonte @Feuavolonte

lana,del.rey.born.to.dieLana Del Rey
Born to Die

Stranger Records
États-Unis
Note : 7/10

par Élise Jetté

À moins que vous ayez été complètement déconnecté de la réalité durant les dernières semaines, vous avez avec forcément été témoin du buzz Lana Del Rey. C’est quoi au juste? Et bien c’est un début de carrière construit, préfabriqué sur mesure et surtout calculé présentant une belle chanteuse indie qui se démarque par son air fou en entrevue et la façon dont elle tient son micro comme une élève de première année durant son premier exposé oral. Non seulement elle a volé la vedette des médias sociaux et a captivé les amateurs de indie, mais l’album Born to Die présente une musique pop très radiophonique qui risque de faire des vagues pour un bout de temps encore. Rhianna n’a qu’à bien se tenir, les producteurs ont décidé de percer tous les types de marchés.

Elizabeth Grant, alias Lana Del Rey, utilise certainement comme toutes les chanteuses pop le thème de la femme-troublée-qui-aime-vraiment-faire-la-fête-avec-ses-talons-hauts. Or, elle tangue gracieusement du côté obscur de la chose en décrivant habilement comment elle est également une femme-troublée-dont-la-vie-est-tellement-vide-de-sens.

La pop que Lana Del Rey propose sur son grand plateau d’argent est peu définie. On flirte avec le hip-hop et le r&b, tout en restant bien accroché sur un ton lancinant extrêmement indie. La vague réprobatrice et l’avant-goût très prisé auxquels nous avons eu droit durant les semaines précédent la sortie de Born to Die ne sont ni justes ni représentatifs, mais on ne peut affirmer être déçus.

À l’image de Lady Gaga ou autre coqueluche du genre, Grant a été façonnée pour représenter le paradoxe de la femme superficielle mais posée, rebelle mais romantique. Le tout est présenté dans un univers insolite où la vie contemporaine est au coeur des textes, mais où la musique reflète une nostalgie profonde des 50’s hollywoodiennes et de l’enchantement qui vient avec.

Video Games et Blue Jeans ont fait connaître le phénomène Lana Del Rey sur YouTube durant la dernière année. La presse fût emballée par le prodige, et nous aussi. Les pièces de l’album diffèrent quelque peu de cet aperçu, mais, telle la chanson titre, tous les morceaux exposent une voix déchirée, empreinte de douleur. Lana Del Rey reçoit d’intéressantes influences hip-hop perceptibles entre autres sur National Anthem. Celle-ci est animées par des arrangements musicaux massifs où la voix se perd parfois discrètement dans un son périodiquement hypnotique et soutenu par la production hip-hop d’Emile Haynie. Dark Paradise découle également de cette influence et propose un trip-hop soigné où le parler se fait substitut du chant.

Off to The Race propose un r&b vintage doublé par des accents vocaux jazzés. Lana Del Rey y présente une dextérité vocale qui nous fait questionner sa difficulté à trouver le bon registre de voix lors de son apparition à Saturday Night Live. Dans Million Dollar Man la chanteuse se fait langoureuse à l’image d’un crooner et dans Carmen elle arbore une longue introduction de violons tristes. Summer Sadness nous ramène à son côté indie avec des arrangements rappelant Feist ou Lykke Li sur des paroles désemparées de grande diva mélancolique. This Is What Makes Us Girls touche par son caractère autobiographique enveloppé d’une pop lourde et vaporeuse à la fois.


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