Le pionnier des Deejays, King Stitt s'en est allé !

Monsieur King Stitt aka Winston Sparkes, pionnier de la culture reggae jamaïcaine s'est éteint des suites d'un cancer de la prostate mercredi 31 janvier. C'est une nouvelle qui attriste toute la Jamaïque et le clan Coxsone.

"C'est une icône, un précurseur parmi nos deejays dancehall, il a ouvert sa propre voie dans les premiers jours de notre industrie et est devenu un phénomène à travers l'île. Alors que nous commençons les célébrations du Mois du Reggae, ce soir, nous allons observer une minute de silence en son honneur ." Charles Campbell, président de Jaria (Jamaïque Reggae Industry Association)

KINGSTON - King Stitt, est décédé à son domicile de Kingston, en Jamaïque. Même si pour l'instant, les causes officielles du décès n'ont pas été formellement indiquées, les médias jamaïcains évoquent des complications suite à un diabète , ainsi qu' un cancer de la prostate, l'artiste était âgé de 72 ans.

Né Winston Sparkes, il a été surnommé Stitt en raison de son bégaiement. Suite à 'une défiguration, il se surnommait lui même The Ugly ( Truand) en référence au Western de 1967  - The Good The Bad and the Ugly - (Le Bon, la Brute et le Truand ) , film qui a connu un immense succès en Jamaïque et qui a influencé la culture dancehall de l'époque. C'est en 1963, qu'il sera honoré du titre de " King " par le peuple Jamaïcain. Le Deejay sera reconnu dans toute l'île comme étant l'un des meilleurs deejay de l'époque, jonglant habilement entre le jazz, le rock & roll noir et la musique Blues, et le Ska. King Stitt deviendra rapidement populaire non pas à cause de son handicap, mais de par son talent.

Jusqu'en 1968, King Stitt fera ses armes avec une autre légende de l'industrie musicale jamaïcaine, le bien nommé Clement "Coxsone" Dodd, et se consacrera par la suite à la production d'enregistrements. En 1969, le jeune producteur Clancy Eccles enregistre alors la voix de King Stitt, et autorise le label Trojan à Londres à exploiter le morceau "Fire Corner".

C'est ainsi que naîtra la mode des Deejays Jamaïcain. Il enregistrera de nombreux singles à succès sortis sur le label de Clandisc Eccles  entre 1969 et 1970; ainsi que pour Dodd Coxsone, dont plusieurs titres seront compilés dans la version de 1993 Dancehall '63. En 1996, un album de compilation contenant quelques uns des rares 7 singles intitulés beat Reggae Fire est sorti sur le label Gold, label Hollandais basé en Jamaïque.

Après les années 70, les enregistrements de Stitt  se feront rares, pourtant on le retrouvera en 1998 sur le titre "Small Axe", aux cotés de Buju Banton pour l'album Inna Heights, en 2005 en vocalise sur le titre "Give Me Jah Jah de Sugar Minott.

En 2002, King Stitt sera l'invité de marque du Legends of Ska série à Toronto, et ses titres continueront à être joués dans la plupart des festivals Européens. En Juillet 2011, c'est lors du Garance Reggae Festival en France, dans le cadre du Studio One Revue,que l'artiste a été accueilli avec un tonnerre d'applaudissements par un public assez jeune pour être ses petits-enfants, ce qui est révélateur de la considération portée à l'artiste et autres vétérans de la culture Jamaicaine.

En Octobre 2011, lors de son retour d'une tournée au Brésil, il perdra l'un de ses proches, le producteur Chester Synmoie, qui l'accompagnait  lors de ses déplacements ; ce dernier est décédé d'une crise cardiaque, Stitt est tombé malade et a passé deux mois à l' hôpital public de Kingston. Début Janvier, de faux rapports sur sa mort avait inondé le net, son seul enfant, Beverley Spark, a confirmé son décès mercredi 1er février dans l' après-midi.

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