Magazine Cinéma

Toucher le point sensible (by Nico)

Par Lifeproof @CcilLifeproof

Intouchables

A la demande générale je ne pouvais échapper à l’écriture d’un article sur LE film que 98,5% français ont vu (et ont aimé, unanimement).
Dire que n’ai pas aimé serait un mensonge hypocrite et snobinard. Dire que j’ai adoré serait un alignement démagogique et condescendant. En général les films sur lesquels j’écris me touchent par la qualité et la technicité de leur mise en images, la capacité du réalisateur à innover et à faire passer de manière indirecte des messages forts et émouvants. Intouchables n’est pas un film technique qui mise sur sa mise en images. Et on ne peut pas dire que le duo Olivier Nakache / Eric Toledano ait brillé, du moins jusqu’à présent, par sa capacité à réaliser des films surprenants et iconoclastes. Mais Intouchables n’en reste pas moins un film émouvant. Mais pourquoi ?
Que pouvais-je écrire sur un film sur lequel tout a déjà été dit et écrit ? Je ne vais donc pas vous dire ce que j’ai aimé dans Intouchables, mais pourquoi je pense que ce film a tant plu aux français.

A l’heure où les français n’ont pour alternative au marasme général que d’aller essayer de se divertir à grand renfort de comédies potaches de piètre qualité réalisées par des « stars » nationales de la même facture telles que Dany Boon ou Eric & Ramzy, ou de s’attendrir le cœur en assistant aux grandes eaux des mauvais petits mouchoirs, Intouchables rafraîchit par la justesse de son ton.
Dans une société qui nous pousse, parfois malgré nous d’ailleurs, de faire prévaloir notre intérêt personnel à celui d’autrui, le film a le mérite de nous ramener sur terre sans pour autant faire appel aux désormais éculées critiques démagogiques du capitalisme moderne. Capitalisme auquel nous contribuons d’ailleurs, un peu chaque jour, à notre échelle.
Sans crever les plafonds de l’émotion (ni du rire d’ailleurs, malgré ce que j’ai pu entendre dire), le film nous plonge dans une émotion qu’il est bon et désormais rare de ressentir, un sentiment de simplicité, d’altruisme, de tolérance et de respect. En quelques mots, la recette du bonheur et même pourquoi pas de l’amour, recette que nous avons si souvent tendance à oublier au profit d’une mauvaise soupe qui réchauffe sur le coup, mais donne mal au ventre une fois le moment de la digestion arrivé.
Il est cependant dommage de réaliser que les français sont obligés d’aller payer 10€ par tête de pipe pour une séance de révision de normalité, et effrayant de se poser une vraie question : si on peut aller prendre une dose concentrée de bienveillance dans une salle fermée et sombre, qu’en restera-t-il en nous quand nous serons de nouveau au grand jour et à l’air libre ? Sommes nous prêts, et suffisamment courageux, pour nous inspirer de cet exemple et changer radicalement de mode de vie et de comportement?
A défaut d’être un film révolutionnaire, Intouchables représente ces quelques grammes de douceur qui font parfois tant de bien dans le monde de brutes que nous sommes.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lifeproof 5971 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines