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[Critique] MELISSA P. de Luca Guadagnino

Par Celine_diane
[Critique] MELISSA P. de Luca Guadagnino
Adapté du roman 100 coups de brosse avant d’aller dormir, le film de l’italien Luca Guadagnino (bien plus inspiré dans le récent Amore) prend tout naturellement la forme du journal intime, celui de Mélissa, 15 ans, ado perturbée et en manque d’amour. En quatre temps (pour les quatre saisons), il suit sa descente aux enfers- quelque part entre le Thirteen d’Hardwicke (sans le trash) et les Mauvaises Fréquentations d’Améris (le glauque en moins). La métamorphose d’une jeune sicilienne sans histoire en nympho masochiste et paumée (belle composition de María Valverde) avait quelque chose de bouleversant sur le papier, une force (destructrice), une puissance (littéraire) que ne retrouve jamais Guadagnino à l’écran, un peu écartelé entre son désir de choquer, et le public auquel il s’adresse (les jeunes filles).
Au final, Melissa P. est un film qui, en suggérant la crudité, loupe le cœur de son sujet : l’autodestruction d’une fille lambda, la violence des pulsions sexuelles adolescentes. L’édulcoration des parenthèses sinistres que s’inflige la jeune héroïne, en réaction à l’indifférence maternelle, annihile toute la force d’un récit trouble, qui ne retrouve pas à l’image la puissance évocatrice des mots. La spirale, la douleur, le mal-être de Melissa sont conceptualisés, plus esquissés qu’évidents, et sa souffrance indicible, que l’on souhaitait en uppercut, ne frappe jamais au coeur. Par trop de sagesse, et manque de cran.
[Critique] MELISSA P. de Luca Guadagnino

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