Premières images : les rêves du ministre des transports (Olivier Gourmet , excellent comme toujours ); ce début de film est assez déboussolant et résume tout : les cagoules des huissiers qui cachent les visages ; la fille nue qui évoque l'érotisme toujours présent , et le crocodille , le pouvoir qui dévore ... Le pouvoir donne le droit d'assouvir tous ses désirs....
Bertrand Saint-Jean (le ministre des transports) est tiré de son rêve par une terrible nouvelle : un car transportant des enfants s'est renversé sur une route des Ardennes ; il se doit d' aller sur les lieux du drame. Toujours , dans le film , une mise en opposition entre la vie des gens et les discussions des politiques ... Ici , les sauveteurs qui s'activent , les parents qui crient , treize enfants morts alignés , enveloppés dans des sacs., et les politiques qui pensent déjà aux discours à faire et à la recherche des responsabilités et surtout , être "à la hauteur" , garder sa place ....
On assiste aussi à l'embauche d'un chauffeur , son stage et le drame , à la fin ...
On suit surtout la montée du besoin de pouvoir chez Bertrand , a travers sa résistance aux contrariétés , ses vomissements du début qui ne se produisent plus à la fin du film quand il est devenu une bête de pouvoir . J'ai été choquée par sa façon d'interpeler le gardien afin qu'il ouvre l'accès à une route interdite car non terminée , route qui sera le lieu du drame... choquée aussi par le renvoi ,à la fin ,de son meilleur ami , Gilles , à qui il venait de promettre de continuer à travailler ensemble ... Et les occasions d'être choqué par le monde politique ne manquent pas dans le film... J'ai retenu une phrase que je pense transcrire sans erreur " La politique est une meurtrissure perpétuelle " .... Un film très fort qui m'a impressionnée ....