Magazine Journal intime

Où il est question de biberon, d’un film muet et de vie en rose!

Par Vivresansargent

Mardi 31 Janvier :

Me voici dans un autre « trou du cul du monde ». En fait, la France est pleine de trou du cul…du monde (t’as eu peur?) ! Celui où je dors depuis hier, se nomme : Saint Caradec-Trégomel, dans le Morbihan, en Bretagne, en France, en Europe.

La maison de nos hôtes, à Mathilde et moi, est superbe. Beaucoup de bois, de grands espaces, un salon dans lequel on descend par un escalier de quatre marches. Charmant. Une grande cheminée, de grands fauteuils tout mous, un piano blanc et plein d’instruments de musique en bois. Charmant.

Ce qui m’a frappé, dès que je suis entré dans la maison, c’est la température ambiante. Une chaude atmosphère pleine de bonnessss intentionssss (là j’ai mis quatre « s » parce qu’il y a PLEIN de bonnes intentions dans cette atmosphère) ! Le contraste avec la ferme précédente est saisissant. Ici, il fait bon (pour le morale) et je marche pieds nus dans la maisonnée !

L’une des premières choses que j’ai fait en arrivant ici, c’est nourrir un agneau au biberon. Super fastoche ! Comme quand je donne le bib à ma nièce qui, soit dit en passant est un petit morceau de bonheur, dont les parents peuvent être fier. Même bruit, même docilité et même fragilité. Pour l’agneau, je dois mettre les doigts dans la bouche pour y glisser la tétine. Pour ma nièce, pas de problème, une vraie gloutonne. Dès qu’on prépare le biberon, elle te tanne, pour que tu donne le meilleur de toi même, pour que t’accélères, pour que t’ailles (XXL pour toi!) plus vite que vite.

Une fois le biberon pris, on pose l’agneau près de la cheminée. Malgré tous les soins qui lui sont prodigués, Jean-Claude craint pour sa vie. On verra bien. En ce qui me concerne, c’est bon, je suis devenu un roc face à tous ces animaux que j’ai vu mourir depuis trois mois. Si l’agneau meurt, il meurt.

Aujourd’hui, opération bois. C’est un boulot que l’on fait l’hiver car on a du temps pour ça. C’est en tout cas ce que tous les fermiers me disent depuis quelques semaines. Bernard, Jean-Claude, Mathilde et moi sommes réquisitionnés pour la journée bois. Action !

C’est dur, très dur. La zone est très marécageuse et une de mes bottes (de 6 endroits. Pas facile celui la!) laisse entrer, sournoisement, le marécage, là où il n’a rien à y faire, à l’intérieur (de ma botte mon pote, elle me botte!).

Mes gants se gorgent d’eau. Il fait 2° dehors. Il doit faire – 22° dans mes gants. J’ai froid aux mains. Je sens mes doigts gonfler. Pour autant le moment est agréable. Les tronçonneuses tronçonnent. Le bois tombe et crac. Il pleut de la sciure de bois. L’odeur de l’essence qui brûle dans les petits moteurs se mélange à l’odeur des petits cigarillos (pléonasme, je sais p’tit nain va! C’est comme jeune con ou fille chiante ou encore politicien véreux ou flic bourré ou fonctionnaire malade, bref, pléonasme !) que Bernard fume sur un tempo effréné. Je pense qu’il est sur les bases du record du monde !

Par moment, un des moteurs se tait et Bernard gueule : « Elle a soif ! » Alors, il la sert en super.

Pendant ces courts moments de calme, la nature reprend les reines. La rivière et ses « glouglous » devient notre poste de radio et les oiseaux font la réclame. C’est l’unique PUB qui ne te prend pas pour un c… ! Alors on écoute.

Mercredi 01 Février :

Ce midi, j’ai vu mon cousin Jean-Phi ! Ça faisait un petit moment que l’on s’était vu. Facebook (face de bouc, en Français) à tout de même du bon ! Toujours est-il, que le cousin et moi, débarquons dans un petit resto ouvrier de campagne. Sur le parking tout pourri, il y a la voiture de l’électricien du coin, le camion de la DDE et deux ou trois autres voitures dont deux, voire trois, sont au personnel du restaurant. Tout ça pour dire qu’il n’y a pas grand monde. La dame nous accueille dans un grand sourire. « C’est pour manger ? » Non, on vient faire du squash ! « Pour deux ? » non, le reste de la bande mange des casses-dalles dans la voiture ! Bref, je vais pas te refaire le sketch de Bigard, car c’est pas celui que je préfère !

Dans la pièce principale, tout est dressé, il semblerait qu’ils attendent du monde. On nous dit que l’on peut choisir notre place et pour rigoler (faut bien rigoler un peu!), je lui désigne le coin, avec le radiateur, en lui disant que ça me rappellera l’école, à l’époque ou mon métier, c’était cancre. Elle rigole, c’est tout bon (Jacques).

C’est moche. On se croirait dans le réfectoire d’une maison de retraite ou pire, chez toi ! Les assiettes sont pleines de fleurs. La nappe est taillée dans un papier mâché à 0,07 euros les 400 mètres carrés que tu oserais même pas mettre dans tes toilettes, de peur de froisser tes invités, c’est dire ! Le vin de table et la toi, euh…la cruche sont à portée de main. On peut commencer.

Le cousin et moi discutaillons le bout de gras un bon moment avant de visiter le buffet froid que la dame nous a indiqué pour commencer le déjeuner. On prend tellement de temps qu’elle s’en inquiète et nous demande si tout va bien avec l’entrée. On met la conversation en pause et on se lève pour attaquer le fameux buffet.

Jean-Philippe n’a que deux heures et on a trois millions de choses à se raconter. Au tant dire que le temps est exploité à fond. On se concentre bien plus sur l’autre que sur notre assiette. La dame nous sert du travers de porc et de la purée. Nous, on continue notre jactance et on se découvre un peu plus. Qu’il est bon de passer un moment avec lui. On se concentre sur le présent et on savoure ce petit moment simple que l’on nomme: « petits plaisirs simple de la vie ». Merci mon cousin d’être venu me voir dans ce « trou du cul » du monde ! C’était bien (chez Laurette).

Chaque matin, quand j’ouvre les yeux, je me dis que j’ai droit, encore, à une nouvelle journée. Grâce au ciel. Je me dis que je dois la savourer intensément et que je dois la colorier le plus joliment possible, car au moment de me coucher, elle sera terminée et jamais, au grand jamais je ne pourrai la revivre. Je ne pourrai plus jamais revenir dessus. Il n’est donc pas question que je la gâche, que je la laisse passer sans en jouir. Il n’est pas question non plus que je laisse quelqu’un me la voler en le laissant me pourrir le cerveau avec ses attaques ou ses injures. Le premier qui tente de me tirer vers le bas, je le laisse gaspiller son énergie et je vais voir ailleurs si j’y suis. Comme tout bon peintre, j’ai toujours avec moi ma palette de peintre, avant de le laisser seul avec sa colère, je lui peint sa tronche de grincheux avec ma plus jolie couleur, et de sa hargne, je fais un beau tableau.

Vendre dit : «  03 Février  »:

Hier on a vu de l’art.

A 19h, une soupe avalée sur le pouce, on file en ville. En fait,pour dire vrai, on va dans le petit village du coin qui possède un cinéma. On peut bien rigoler en voyant qu’il n’y a que deux voitures sur le parking, il n’empêche qu’il y a encore moyen de voir un film sur grand écran autre part que dans un foutu multiplex, usine à images et pop-corn. Jean-Claude, professeur agrégé en économie est un homme cultivé. Mathilde est une étudiante curieuse qui a le sens de la critique et moi, je suis milliardaire. Mais ma fortune ne se place pas à la banque. En fait ma fortune est constituée de milliards de majuscules et de milliards de points d’interrogation. Je suis milliardaire de questions(?). A nous trois, on fabrique des conversations qui en valent la peine. C’est ce que l’on fait, assis en rang d’ail (y’a pas que l’oignon dans la vie!), en attendant que la salle se remplisse, on discute.

Rapidement, on constate que l’on représente, à nous trois, la moitié des spectateurs. La salle ne se remplit pas du tout, du tout, du tout. Faut dire que ce que l’on va voir ce soir, fait peur à un grand nombre. Il projette un film muet (même si le succès du film The Artist me fait mentir!). Ce qui fait peur ce soir, n’est pas le film muet en lui-même mais le fait qu’un musicien (Mr Paboeuf) joue de la musique sur scène, en live, pour faire parler les muets ! Je dois bien avouer que j’en suis, de ceux qui ont peur. Pourvu qu’il ne soit pas trop barré, le zicos !

Le film commence et… le zicos est barré ! Nous v’la bien ! Me v’la bien ! Je reste ouvert à sa proposition et, docile, je regarde/entend le film de Murnau : « L’aurore ».

A la fin du film, je fais mon bilan. Le film était chouette même si j’aurais préféré que l’homme soit puni à la fin. Quant a la musique, euh… comment dire…pourrie, chiante, sans cohérence, ridicule sont les adjectifs qui me viennent spontanément, non pas à la bouche, mais au clavier.

Mr Paboeuf, ne voyez pas, je vous prie, dans mes écrits, une attaque personnelle, je ne vous connais pas et vous êtes certainement, un homme charmant. Mais ce que vous faite me laisse de marbre. Mais, vous savez sûrement, mr Paboeuf, que ce n’est pas grave. Vous faites ce que vous avez à faire et c’est très bien ainsi. Le but de l’art n’est-il pas de faire réagir ! J’en ai laissé un tas de gens froids comme la mort avec les chansons que j’ai écris par le passé ! Et, en ce moment même, environ 239 568,5 lecteurs se disent : « J’suis pas près de le relire ce nase » en lisant 7 article. D’ailleurs, si tu fais partie de ce tout tout tout tout tout petit pourcentage de lecteur insatisfait, retourne de suite, avec tes amis du club « les insatisfaits de France et Navaro» (club présidé par ta femme), jouer aux billes avec tes crottes de nez et, épargnes toi ainsi, les cinq minutes de lecture/souffrance qui reste, encore, avant le mot de la fin de cet article.

Voilà, maintenant que nous sommes entre nous et que le ménage est fait, je peux aller me coucher. A demain, poils aux mains !

Sam dit : « 04 Février » :

Incroyable ! Un centre Bouddhiste à 15 kilomètres de la ferme de Jean-Claude ! Suite à une de nos intéressantes conversations, v’la t’y pas que le Jean-Claude me dit qu’on peut aller visiter ce centre Bouddhique ! Alors moi, curieux, je dis oui !

Après vin (je sais) minutes de voiture, on park (je sais) le véhicule (grand ou petit pour les amateurs!) sur le parking.

La façade avant du bâtiment est très sobre, tout à fait classique. On dirait un bâtiment sobre et classique. Quand on en fait le tour, on arrive sur un immense parc/jardin avec, parsemé tels des champignons vénéneux, des temples multicolores, qui honorent le Bouddha. Déstabilisant.

Je suis pas fan de ce genre de choses, les temples, les dogmes, les rituels, les incantations, les chants et autres « accessoires » qui, pour moi, polluent toutes démarches spirituelles. J’entends par démarches spirituelles, tout ce que l’on entreprend lorsque l’on veut s’accomplir, croître, s’émanciper et grandir pour accéder à cette « strate », caractérisée par la sérénité de l’âme.

Je suis cent pour sang (je sais) laïque et je sais que l’on peut accéder à cette « strate » sans mettre un genou à terre et sans dogmatisme aucun. Ce sont d’ailleurs les propres mots de Bouddha qui le prouvent. Il répétait sans cesse à son auditoire de ne pas le croire sur parole, aveuglément. Il invitait tout le monde à se responsabiliser et à découvrir, dans l’action et dans le faire par soi-même, la véracité de ses propos, de son analyse.

Le Bouddha a dit que l’on peut cesser de souffrir en pratiquant un travail spirituel qui s’appelle la méditation. Avec ce travail, on sort de l’ignorance et on découvre la « simplicité » de la vie. On découvre que tout est en changement permanent et que vouloir s’attacher, jusqu’à la dépendance, et rejeter, jusqu’à la haine quelque chose qui ne fait que passer, est inutile et source de souffrance. Le Bouddha nous apprend, grâce à sa technique de méditation, à vivre dans le présent et à jouir de ce présent sans le polluer par le passé, le futur, les désirs et la haine. La méditation nous apprend que si l’on est capable de créer des négativités, on peut créer du positif. La méditation nous apprend qu’être heureux n’est possible que si l’on n’est pas malheureux. La méditation nous apprend que l’on peut supprimer, peu à peu, toutes les négativités de notre esprit. La méditation nous apprend que l’on peut fabriquer son propre bonheur. Si l’on attend que les événements extérieurs à nous-même nous rendent heureux, on ne le deviendra jamais. En tout cas, pas de manière pérenne. Le bonheur se trouve en nous-même. Si on regarde comme il faut, on voit comme il faut. La méditation nous apprend à regarder comme il faut.

La grande force de la méditation se trouve dans les expériences qu’elle nous fait vivre. Il est évident que la compréhension intellectuelle des notions citées plus haut est très importante mais, la compréhension des lois de la nature à travers sa propre expérience direct, est plus importante.

Par exemple, nous sommes nombreux à comprendre que le bonheur personnel n’est possible que si l’on agit pour le bonheur des autres. Le comprendre, l’imaginer, le conceptualiser, c’est bien. Quand on met en pratique cette notion, on comprend directement pourquoi le bonheur des autres est lié au notre. Quand on pratique la méditation, on a de multiples occasions de découvrir la puissance phénoménale de notre esprit. On a de très nombreuses occasions de découvrir que tout, TOUT, découlent de notre esprit et de sa nature. Si l’esprit est noir, la vie est noire. Si l’esprit est blanc, la vie est lumineuse. La méditation nous apprend à regarder la vie en blanc, ou en rose, comme tu veux !

Le mot de la fin  est une expression de la fin :

Voyagez plus pour vivre plus !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Vivresansargent 2031 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte