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Contador mis ko !

Publié le 06 février 2012 par Jeanpaulbrouchon

Alberto Contador vient d'être condamné par le TAS (Tribunal arbitral du sport) à deux ans de suspension pour son contrôle positif sur le Tour 2010 et ne pourra donc pas courir le Tour 2012

Condamné à deux ans de suspension, Contador tombe de haut ! Et avec lui, pas seulement le cyclisme mais tout le sport espagnol qui défie impunément la logique sportive et les institutions de contrôle depuis plusieurs années. Yannick Noah avait ouvert une brèche il y a quelque temps. Désormais le Tribunal arbitral du sport a tranché et la justice est passée. C’est impitoyable mais c’est aussi une façon de réhabiliter cette institution créée pour régler les problèmes spécifiques au sport de compétition. Les pressions, nombreuses et importantes (souvenons-nous de l’affaire Delgado, en 1988), l’opinion publique, les passionnés : rien n’a finalement pu influencer les juges lausannois et c’est tout à leur honneur. Le seul regret que l’on peut avoir est que cette affaire a trop duré, avec le désagréable sentiment que tout le monde se repassait la patate chaude pour éviter de devoir trancher dans le vif. La décision prise donne finalement raison à l’UCI et à l’AMA.
Même si l’acte de dopage n’est pas prouvé (!), selon les considérants,c’est un coup très dur pour Contador, son entourage, Bjarne Riis, l’équipe Saxo Bank et pour le sport cycliste qui perd l’un de ses champions du moment et surtout le favori du prochain Tour de France. Mais, avec le clenbutérol, même en dose infinitésimale, il y a trace ou pas trace dans l’organisme dès lors que celui-ci n’en sécrète pas. En incriminant le bœuf basque, Contador nous a fait penser au pauvre Lituanien Rumsas qui, il y a quelques saisons, voulait faire croire au monde entier que l’EPO découverte dans la voiture conduite par son épouse était destinée à sa grand-mère ! Argument de défense grotesque et pathétique qui est désormais balayé par la prise de position courageuse du TAS.
Malgré toute l’admiration et le respect qu’on peut avoir pour le champion espagnol, il fallait bien que cela arrivât un jour ou l’autre. Car il y a trop longtemps que celui-ci traîne des « casseroles » et défie les lois de la compétiion. En 2006, dirigé par son mentor, le sulfureux Manolo Saiz, sous le maillot Liberty Seguros,  il apparaît dans l’affaire Puerto (transfusions de sang) qui implique plus d’une centaine de sportifs de haut niveau, la plupart espagnols. On parle aussi de footballeurs, d’athlètes, de tennismen, etc. Contador est sa formation sont écartés du Tour de France mais son nom sera finalement retiré de la liste et seuls d’autres cyclistes, notamment Ullrich et Basso, seront victimes du scandale. Encore et toujours le seul vélo éclaboussé !
Manolo Saiz suspendu et déchu, le Madrilène poursuit sa carrière chez Discovery Channel et gagne le Tour de France 2007 dans la polémique suite à l’éviction du maillot jaune Rasmussen, l’extra-terrestre. Mais Contador montait les cols aussi vite que lui…Et ses performances étaient déjà sujettes à caution. Surtout celle réalisée contre la montre à Angoulême où il avait battu de 37 secondes un certain Cancellara sur 55 kilomètres ! A défaut de pouvoir disputer le Tour 2008 (sa nouvelle formation Astana est refusée suite aux contrôles positifs l’année précédente de Vinokourov et Kashechkine), il inscrit à son palmarès le Giro et la Vuelta. Puis le Tour 2009 après un exploit supersonique dans la montée de Verbier qui n’est pas sans rappeler ceux de Pantani, jadis !
Trop facile, trop dominateur, trop supérieur, Contador, pour ne pas susciter des questions gênantes... Désormais, le verdict est tombé et fait une victime de marque. C’est une bombe ! Certains diront que l’Espagnol paie pour les autres, pour tous ceux qui, avant lui, et non des moindres, sont passés entre les gouttes. C’est la preuve surtout que les mailles du filet se resserrent et que le dopage, aussi sophistiqué peut-il être aujourd’hui, est comme jouer avec le feu. Le risque en vaut-il la peine ?

Bertrand Duboux

NDLR : Contador a trente jours pour faire appel auprès du Tribunal fédéral suisse qui ne statuera pas sur le fond de l'affaire mais sur une éventuelle faute de procédure ou sur la composition du TAS.


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